PSG : les dirigeants sont-ils incompétents ?

Nicolas Anelka s’impose aujourd’hui comme le symbole d’une politique de recrutement désastreuse. Les erreurs de gestion sont-elles la cause des résultats catastrophiques ?

Le PSG battu en Coupe de France au Parc des Princes sur le score de 0-4 par l’AJ Auxerre. Tel est le dernier épisode de la lente chute de l’équipe-phare de l’inter-saison, celle qui avait dépensé plus de 350 MF pour recruter des stars et construire l’équipe des années 2000.

Cette défaite est en soi un événement marquant. Mais elle intervient quelques jours à peine après une autre déroute à domicile face à Guingamp (1-3), et dans la foulée d’une série de revers unique dans l’histoire du club. Et puis surtout, le club ne s’est pas contenté des 350 MF investis durant l’été. Il a encore recruté plusieurs joueurs majeurs au Mercato pour le résultat que l’on sait.

Tout a été dit depuis des années sur l’absence d’âme de cette équipe de mercenaires, sur la faculté presque magique que possède ce club à détruire les talents bien plus qu’à les révéler. Mais a-t-on assez insisté sur ce qui ne concerne pas seulement l’image du club, mais sa gestion, sur les erreurs de management ?

La partie immergée de l’iceberg est la politique de recrutement. La cerise sur le gâteau est bien entendu l’art de racheter à prix d’or des joueurs que le club avait formé et transféré quelques années plus tôt. Mais au-delà, comment les dirigeants successifs ont-ils pu croire que le renouvellement perpétuel de l’effectif pourrait apporter autre chose qu’une instabilité dans le collectif (et dans les résultats). Les changements d’entraîneurs sont plus graves encore : chaque changement a provoqué une baisse des résultats, à l’exception du remplacement d’Artur Jorge par Philippe Bergeroo. Quand Fernandez a succédé à Artur Jorge, le club était champion de France. Résultat : plus un seul titre. Quand Ricardo a succédé à Fernandez, le club était détenteur de la Coupe des Coupes. Résultat : aucune autre coupe d’Europe. Quand Giresse a succédé à Ricardo, le club n’avait jamais quitté la scène européenne depuis l’arrivée de Canal +. Résultat : une année vierge de compétition continentale en 1999-2000. Artur Jorge a obtenu des résultats moins bons que Giresse. Bergeroo a remonté une équipe qui était tombée très bas. Puis Fernandez est revenu… et le PSG s’enfonce encore un peu plus. Enfin, au hit-parade des erreurs de gestion, se trouve la nomination de Charles Biétry en tant que président-délégué. Mettre un journaliste sportif réputé pour son omnipotence à la tête d’un club est l’assurance que ce dernier va imposer ses joueurs. Et c’est évidemment ce qu’il a fait. On a presque oublié aujourd’hui que Ouédec et Carotti ont été un jour titulaires au PSG. Quant au problème Casagrande, c’est un héritage direct de Biétry.

Alors une question se pose. Les dirigeants de Canal +, que l’on dit avisés, ont-ils démissionné devant la difficile tâche que celle de gérer un club de football professionnel ? Ont-ils sciemment pris le parti de cumuler sur le club les pires erreurs de gestion pour conjurer le mauvais sort dans le reste de leurs affaires ? Où sont-il tout simplement incapables de choisir ce qui est bon pour un club de football, un domaine dans lequel l’argent ne remplace pas la passion et l’expérience ?…

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