Ouverture de la Bourse

Pas de surprise au Conseil des ministres. Il a adopté le projet de loi sur l’introduction en Bourse des clubs sportifs professionnels proposé par le ministre des Sports Jean-François Lamour.

Ce projet de loi va permettre aux clubs sportifs professionnels français de faire appel à l’épargne publique, et concerne au premier plan les clubs de football français, comme l’Olympique Lyonnais. Cet outil autorisera les clubs à déposer une demande d’introduction en Bourse à l’Autorité des marchés financiers (AMF), basée sur un projet de développement de leur activité.

Je lie la possibilité de faire appel à l’épargne publique avec la construction d’équipements sportifs nécessaires, en particulier le stade mais aussi des équipements qui permettront d’avoir une activité commerciale complémentaire, permettant ainsi d’asseoir les résultats du club, pas simplement sur les résultats sportifs mais également sur une activité économique diversifiée, a indiqué M. Lamour à la sortie du Conseil des ministres.

Il a qualifié ce texte de très bon compromis obtenu avec la Commission européenne, qui avait demandé officiellement le 14 décembre 2005 à la France de modifier sa législation qui interdisait aux clubs de football et autres structures sportives d’entrer en bourse.

L’Union des clubs professionnels de football (UCPF) a aussitôt salué une liberté nouvelle. Le gouvernement a répondu favorablement à une demande formulée dès 2002 par l’ensemble des clubs professionnels, commente l’UCPF qui ajoute: C’est aussi la reconnaissance de (la) crédibilité et des efforts de management et de gestion déployés par les clubs depuis plusieurs années.

La cotation n’étant qu’une des formes possibles de l’appel public à l’épargne, de nombreux clubs pourront à l’avenir y recourir grâce à d’autres techniques de placement, estime l’Union.

L’UCPF se réjouit de ce nouvel outil important de financement du développement du football professionnel qui lui permettra de renforcer ses actifs et y voit un pas de plus vers la transparence des finances et la qualité de la gouvernance des clubs.

L’Union, sans en faire la panacée, estime que cette disposition va concourir à une meilleure efficacité des clubs français qui gardent comme objectif commun de faire du Championnat de France un des tous meilleurs d’Europe.
Le Bayern pas intéressé

En Allemagne, où cette possibilité existe déjà, le manageur général du Bayern Munich, Uli Hoeness, a indiqué à Sport1 que son club n’avait pas l’intention d’être coté en Bourse. Ce n’est pas un projet que nous avons actuellement à l’esprit, il y a des milliers de raisons qui nous incitent à ne pas aller dans cette voie, même si le Bayern susciterait beaucoup d’intérêt, a souligné Hoeness. Nous avons, je pense, toutes les caractéristiques pour être un club coté en Bourse : nous générons des bénéfices, n’avons pas de dettes et sommes propriétaires de notre stade, a ajouté l’ancien international allemand qui devrait devenir président du Bayern Munich en 2009.

Hoeness n’a toutefois pas définitivement exclu le scénario d’une entrée en Bourse où un seul club allemand, le Borussia Dortmund, est coté: Il faut voir comment les choses vont se développer, a souligné le manageur général.

Selon Hoeness, qui déplore régulièrement son manque de moyens pour rivaliser avec les autres grands clubs européens en Ligue des champions, le Bayern Munich pourrait accueillir dans son capital un nouveau partenaire. Nous nous entendons très bien avec Adidas qui détient 10% de notre capital. Plutôt qu’une cotation en Bourse, j’imaginerais plutôt que l’on cède une part de notre capital à Adidas ou à un autre partenaire stratégique qui nous convienne, a-t-il ajouté.

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