OL: premières pertes depuis cinq ans

L’Olympique Lyonnais n’a pas un Karim Benzema à vendre 35 millions d’euros au Real Madrid tous les ans. A l’été 2009, la cession in extremis de l’avant-centre de l’équipe de France avait sauvé les comptes de l’OL. Cette fois-ci, OL Groupe, dont dépend le club de football, n’a pas trouvé la parade et annonce une perte de -35,6 millions pour l’exercice 2009-2010, clos le 30 juin 2010. Le premier résultat négatif après cinq années bénéficiaires consécutives (71 millions d’euros en cumul).

Paradoxalement, OL Groupe passe d’un bénéfice de 5,3 millions d’euros à -35,6 millions, alors que l’exercice précédent a été plutôt réussi. Sur le plan sportif. Deuxième du championnat de France, l’OL s’est également qualifié, pour la première fois de son histoire, pour les demi-finales de la lucrative Ligue des champions. Oui, mais sur le plan économique les résultats se sont dégradés pour arriver à un recul du chiffre d’affaires de 16,6% à 160 millions d’euros.

Cet exercice déficitaire est un accident après une série extrêmement profitable pendant six ans. Tous les clubs, même Lyon, peuvent avoir des résultats déficitaires, plaide Jean-Michel Aulas.

Explication donnée par OL Groupe : les transferts. OL Groupe pâtit en particulier d’un marché de trading atone qui n’a pas permis de réaliser des plus-values sur cessions de contrats de joueurs significatives, dixit le holding coté en Bourse. Trois joueurs seulement (Kader Keita, Fabio Grosso et Anthony Mounier) ont été cédés, pour un montant de 14 millions d’euros, contre 55 millions d’euros en moyenne les quatre années précédentes. En revanche, depuis l’été 2009, l’OL a lourdement investi sur le marché des transferts. Le septuple champion de France a recruté dans l’intervalle, déboursant 95,8 millions d’euros pour s’offrir Lisandro Lopez, Michel Bastos, Aly Cissokho et Bafétimbi Gomis en début de saison dernière, puis Dejan Lovren en janvier 2010 et Jimmy Briand en juin. Encore heureux que le transfert de Yoann Gourcuff (pour 22 millions d’euros) ne rentre pas dans les comptes 2009-2010. Au 31 août, l’OL compte 26 joueurs dans son effectif professionnel. L’OL estime la valeur de ses joueurs à 207,7 millions d’euros. Un actif hautement périlleux, car sa valeur est plus que volatile. Hors transferts, c’est plutôt positif, ce qui n’est pas le cas dans tous les clubs, précise Jean-Michel Aulas.

OL Groupe enregistre cependant une hausse de 4,7% des produits hors contrats de joueurs, avec des niveaux records de recettes sur la billetterie et les droits TV, et malgré la forte baisse des revenus de partenariats et publicité. Explication : avec la Ligue des champions, l’OL a disputé plus de matches à domicile et donc encaissé plus d’argent (24,8 millions d’euros). En revanche, pour avoir voulu aller trop vite, l’OL n’a pas été en mesure d’honorer la première année de son contrat avec son partenaire BetClic puisque la loi sur les paris en ligne n’est entrée en vigueur qu’en juin dernier. Un manque à gagner certain pour le club qui a eu recours à des expédients en cours de saison en affichant des partenaires hétéroclites sur son maillot pour chaque match.

Sur ce plan, la saison 2010-2011 s’annonce meilleure avec l’entrée en vigueur du nouveau contrat d’équipementier avec Adidas et la possibilité désormais de présenter son maillot avec la marque BetClic. L’OL compte également renforcer ses finances via une augmentation de capital (déjà annoncé) d’environ 40 millions d’euros, par incorporation partielle de son compte courant, et une émission obligataire d’environ 25 millions d’euros.

A terme, l’OL mise toujours sur la construction d’ici décembre 2013 de son Grand Stade en banlieue lyonnaise. Enfin, sur le plan financier, OL Groupe dispose d’un montant de capitaux propres de 130,8 millions d’euros et une trésorerie nette positive de 15,4 millions d’euros.
Fin de la concertation publique

La concertation publique, sans valeur officielle, menée par l’OL, concernant le Grand Stade est terminée. Selon l’OL, il en ressort un large consensus sur l’opportunité de réaliser le Grand Stade. Les contributions recueillies montrent davantage de débat quant à la question du lieu d’implantation du projet.

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