L’accord Monaco – LFP contesté

Si Frédéric Thiriez défend l’accord passé avec Monaco, la grogne monte dans les rangs des clubs de Ligue 1. Pas en adéquation avec la Ligue, certains étudient la possibilité de contester devant le Conseil d’Etat le deal avec le club de la Principauté.

On pensait l’affaire avec Monaco enterrée. Il n’en est rien. Le club de la Principauté s’est pourtant engagé à verser 50 millions d’euros à la LFP pour ne pas avoir à déménager son siège social en France. Une somme censée faire oublier les avantages fiscaux et sociaux dont bénéficie l’ASM par rapport aux autres clubs professionnels. Sauf que beaucoup de dirigeants contestent ce deal. C’est un super accord pour Monaco, qui n’a pas de sens économique pour nous, assène Vincent Labrune, le président de l’OM, dans l’Equipe. S’il y a un gagnant dans cette histoire, c’est Monaco, renchérit Jean-François Fortin, son homologue de Caen.

Frédéric Thiriez, qui a travaillé en coulisse plusieurs mois avant d’aboutir à cet accord, le défend avec vigueur. Un compromis fait forcément des insatisfaits. Il y en a du côté des clubs, mais aussi de Monaco. Cela prouve qu’il s’agit d’un bon accord. Moi aussi, j’aurais voulu d’avantage (d’argent). Mais il ne faut pas oublier que Monaco participe au Championnat de France depuis 80 ans sans aucune contrepartie financière, se justifie le président de la LFP, dont la façon de procéder dans ce dossier n’a pas été digérée par certains.

De la concurrence déloyale


Thiriez n’a pas dévoilé cet accord avant son officialisation. De quoi faire grincer des dents des dirigeants hostiles à Monaco. Jean-Louis Triaud, l’un des plus farouches opposants à cet accord, ne comprend pas comment les 50 M€ versés peuvent tout régler. Je n’ai rien contre Monaco. Mais ils ont un système fiscal et social extrêmement privilégié, sans lequel leur équipe leur coûterait 50 M€ de plus par an. C’est de la concurrence déloyale, accuse le président de Bordeaux. Ils vont donc payer 50 M€ sur deux ans pour s’exonérer définitivement de toute contrainte. Ce n’est pas légitime et on en sait même pas comment va être partager cet argent. D’ailleurs, je ne demande pas d’argent, mais que Monaco dispute la compétition avec les mêmes règles que nous.

Une action en justice pour faire annuler cet accord n’est pas exclue. J’ai interrogé un spécialiste du droit pour savoir si cet accord était contestable. J’attends son retour, annonce Jean-François Fortin. Une pression à laquelle réplique Frédéric Thiriez par une menace. S’il y a une menace d’annulation de notre décision, les commissaires aux comptes vont nous forcer à mettre les 50 M€ de Monaco en provision et on ne pourra pas disposer de cet argent. Cela revient à se tirer une balle dans le pied. Si des clubs saisissent le Conseil d’État, c’est leur droit. Mais ils devront en assumer la responsabilité, prévient le président de la LFP. Ce dossier est loin d’être réglé.

Quitter la version mobile