Avec le Parc OL, l’OL change de dimension

Les Lyonnais vont jouer pour la première fois dans leur nouveau stade, pour l’instant appelé Parc Olympique lyonnais (POL). Ils l’inaugureront en compétition officielle face à Troyes pour la 20e journée de Ligue 1. Le nouvel écrin offre une capacité de 59 186 places, contre 40 494 à Gerland. Il devient ainsi le troisième plus grand du pays. Après avoir investi 415 millions d’euros dans son équipement, l’OL compte recueillir les fruits du troisième stade privé en France seulement.

Cette fois, on y est avec ce premier match dans le Parc Olympique Lyonnais, une enceinte de 59.000 places ultra-moderne, ultra-connectée et ultra-fonctionnelle. Pour l’Olympique Lyonnais, c’est un jour forcément particulier qui le fait entrer dans un nouveau monde, celui des clubs européens propriétaires de leurs installations. L’OL attend près de 70 millions de recettes en plus qu’il n’en a actuellement et espère plus globalement 250 millions d’euros de ressources annuelles d’ici cinq ans ! Du jamais vu pour un club français.

Même si le match contre Troyes restera pour toujours une affiche étrange pour inaugurer une telle enceinte, l’Olympique Lyonnais battra samedi son record de spectateurs pour un match du club à domicile. Plus de 57.000 personnes sont attendues. Le précédent record datait du 9 septembre 1980, à Gerland, forcément, pour un derby contre Saint-Etienne avec 48.852 spectateurs.

Ce stade, c’est le projet porté par Jean-Michel Aulas pendant plus de dix ans. Ses 59 186 places en font le deuxième plus grand stade de Ligue 1 derrière les 67 354 places du Stade Vélodrome de Marseille et loin devant Lille (50 186) et Paris (47 428). Un stade moderne avec connexion internet, commande et paiement depuis son siège via son téléphone, pelouse hybride (mi-synthétique, mi-naturelle) avec système d’aération et de chauffage. Le stade fait partie du Parc Olympique Lyonnais qui rassemble également des boutiques, des restaurants, des hôtels, un nouveau centre d’entraînement, un musée du sport rhônalpin, un parc de loisir, des bureaux. Jean-Michel Aulas cite régulièrement l’Emirates Stadium d’Arsenal et l’Allianz Arena du Bayern Munich comme modèles. Deux stades qui génèrent des recettes dépassant la centaine de millions d’euros par an chacun. Plus que l’ensemble des clubs de L1. Mais les revenus attendus par l’OL dépendent en partie de la fréquentation du stade et notamment de l’occupation des 6 000 sièges VIP. Une fois l’effet nouveauté estompée, l’OL va devoir cravacher pour remplir son stade alors que les nouvelles enceintes (comme Lille, Nice et Bordeaux) et celles rénovées (Marseille) marquent surtout les esprits par leur nombreux sièges vides. Tous ont en commun d’abriter des équipes qui ont baissé les bras sportivement. Pour compenser l’aléa sportif, l’OL mise sur l’accueil de d’événements hors-football et sur les à-côtés du stade. C’est un stade multifonctions qui va nous permettre de générer de nouveaux revenus récurrents, liés à d’autres manifestations sportives ou d’autres évènements, comme la Coupe d’Europe de rugby, des matchs de hockey sur glace ou des concerts, décrypte Jean-Michel Aulas. L’Olympique Lyonnais a d’ores et déjà prévu, pour 2015-2016, un budget compris entre 180 et 200 millions d’euros après six mois de vie dans le Parc OL contre 100 millions pour l’exercice précédent. L’Olympique Lyonnais cherche toujours un commanditaire qui achèterait le droit d’apposer sa marque sur la nouvelle enceinte pendant plusieurs années. Le club a réussi a conclure avec Groupama Rhône-Alpes Auvergne, un contrat de naming pour le nouveau centre de formation. Ce contrat comporte également une option sur le naming du centre d’entraînement.

Mais en terme sportif, le stade ne fait pas encore l’équipe qui est actuellement 9e du championnat de France. Le club vient de débarquer son entraîneur Hubert Fournier pour le remplacer par Bruno Genesio, un choix par défaut faute de solution externe crédible. Le club est aussi éliminé de la Ligue des Champions. Dernier de son groupe, il ne verra même pas la Ligue Europa. Après une sortie en Coupe de France que les Lyonnais se sont rendus facile (7-0) face à un adversaire largement abordable, Limoges (CFA2), l’OL reprend la route du championnat où il doit combler son retard vis à vis du podium. Il n’est qu’à six longueurs de la 2e place occupée par Monaco. Troyes, dernier du classement qui n’a pas encore gagné un match en L1, apparaît comme une proie idéale pour prendre ses marques au Parc OL et renouer avec la victoire qui a fuit l’OL depuis le 8 novembre et la victoire contre Saint-Etienne (3-0).

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