LFP: la réforme fait des remous

Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), a consulté mardi le secrétaire d’Etat aux Sports Bernard Laporte sur le projet de réforme du conseil d’administration de la LFP, dénoncé par joueurs et entraîneurs menaçant de grève et d’actions dures. J’ai l’honneur de solliciter de votre part un avis préalable sur une modification des statuts de la LFP qui m’est demandée par les clubs professionnels, écrit le président de la LFP dans sa lettre dont l’AFP s’est procurée une copie.

L’économie de la réforme proposée est simple (…) La modification proposée consiste, sans augmenter l’effectif total du CA, ni diminuer la représentation des +familles+, à ajouter 2 présidents de clubs, un pour la Ligue 1 et un pour la Ligue 2, en diminuant de 5 à 3 le nombre des membres indépendants, poursuit M. Thiriez. Ainsi, les présidents de clubs, qui ne disposaient jusqu’à présent que de 12 sièges sur 25, en auraient désormais 14, soit la majorité, écrit le président de la LFP qui souhaite une réponse début octobre au plus tard pour pouvoir convoquer une Assemblée Générale extraordinaire sur ce sujet dans les meilleurs délais.

L’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) a qualifié dans un communiqué cette initiative d’OPA sur le football professionnel français, estimant que la grève (…) redevient d’actualité puisque la réforme vise à réduire l’influence des différentes familles au-delà du raisonnable. Nous ne savons pas ce que décideront les autres familles, écrivent Philippe Piat et Sylvain Kastendeuch, les co-présidents du syndicat des joueurs. Mais il est d’ores et déjà acquis que la grève des joueurs (…) redevient d’actualité. Si Frédéric Thiriez et les présidents parvenaient à leurs fins, nous ne continuerions pas à siéger au sein d’un Conseil d’administration qui foulerait au pied les principes mêmes de la démocratie.

L’Unecatef (syndicat des entraîneurs) s’est elle aussi insurgé contre ce projet et a dit envisager des actions dures à l’avenir, dans un communiqué. Les clubs auront la main mise sur la nomination des membres indépendants de la LFP, dont le candidat à la présidence de la LFP est issu, dénonce l’Unecatef. L’UCFP aura donc LE pouvoir de désigner 17 sièges sur 25, soit 68% du CA.

Le syndicat des entraîneurs critique aussi un autre point, le vote garanti : par le jeu des pouvoirs et mandats donnés en cas d’absence des dirigeants, l’UCPF est certaine, en toute occasion, d’avoir la majorité. Une présence de 7 dirigeants sera suffisante.

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