Lens ou la défaite à la française

Avec un titre qui s’envole dans le sprint final et les réactions d’après match, la défaite de Lens nous renvoie dans le passé. Celui où les clubs français étaient incapables de passer un tour en Coupe d’Europe et où l’essentiel était de participer.

Depuis le milieu des années 90, et encore plus depuis 1998, les athlètes et les clubs hexagonaux sont entrés dans l’ère de la France qui gagne. Poulidor a été rangé au placard.

Pourtant samedi soir, la France a fait un bond en arrière. Le RC Lens a perdu lors de la dernière journée de Division 1 un titre qui lui tendait les bras. Pendant 28 journées, Lens a occupé seul la tête du classement. Depuis des semaines on s’était même fait à l’idée de voir cette équipe, qui n’était pas préparée à ça, remporter un titre que personne ne voulait. Et puis, patatras ! A la force du poignet, seul contre tous, l’ Olympique Lyonnais est revenu sur le leader. Les Lyonnais avaient peut-être déjà décelé les failles de leur adversaire. Lens n’avait tout simplement ni la carrure, ni les qualités mentales pour supporter la pression. Trop heureux d’être déjà là (Lens avait terminé 14e du précédent championnat), les Lensois ont craqué au bout de 8 minutes seulement samedi soir !

On peut se demander si les Nordistes n’avaient pas fait une croix sur le titre. Et ce, bien avant le match. Lorsque l’arbitre a sifflé la fin de la rencontre et la défaite du RCL, les Lensois ont sportivement reconnu les mérites de leurs adversaires. Un comportement qui est tout à leur honneur mais qui démontre que la victoire n’est pas en eux. L’équipe de France aurait-elle renversé la montagne italienne en finale de l’Euro 2000 si elle ne détestait par dessus tout la défaite ? Et que dire de l’entraîneur nordiste, Joël Muller. Sans vouloir l’accabler, force est de constater qu’il perd une nouvelle fois le titre lors de la dernière journée. Certains diront que c’est la faute à pas de chance, d’autres que c’est une coïncidence. Il n’empêche. Dans quelques mois, Lens va participer à la Ligue des Champions pour représenter la France. Le RCL retrouvera sur son chemin Manchester United, la Juventus Turin, le Bayern Munich. Des équipes qui admettent difficilement ce genre de scénario et qui jouent encore plus rarement pour faire de la figuration. Pour eux, l’essentiel n’est pas de participer.

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