Leeds United trouve un repreneur fou

Il s’appelle Gerald Krasner. L’homme d’affaires conduit le consortium, Adultan Force Limited, repreneur de Leeds United alors que la maison-mère, Leeds United PLC, a été placée sous administration judiciaire, la dernière étape avant le dépôt de bilan.

Adultan Force Limited reprend le club du Yorkshire criblé de dettes (82 millions de livres, environ 120 millions d’euros). Pour 30 millions de livres (environ 45 millions d’euros), il met la main sur le club de football, son stade d’Elland Road et le centre d’entraînement de Thorp Arch.

Depuis des semaines, Leeds United – trois titres de champion d’Angleterre, une Coupe d’Angleterre, une Coupe de la League et deux Coupe de l’UEFA – volait de sursis en sursis pour trouver une solution à ses problèmes financiers. Aveuglé par la hausse des Droits TV dans les années 1990, Leeds s’est lancé dans une surenchère salariale pour attirer des joueurs, souvent des seconds couteaux d’ailleurs. Les premiers résultats ont plaidé en faveur du tandem Peter Ridsdale-David O’Leary (respectivement président et entraîneur de l’époque). Entre 1997 et 2002, Leeds termine toujours dans les cinq premiers du Championnat d’Angleterre. Mais lorsque le club manque la qualification pour la Ligue des champions 2001-2002, le navire prend rapidement l’eau.

Mais une demi-finale perdue de Ligue des Champions en 2000-2001 marque le début de la fin : sur fond de baisse des droits de retransmission et de non-qualification pour la l’épreuve phare européenne, Leeds n’a plus les moyens de ses ambitions. Pour compenser le manque à gagner, l’ancien club d’ Eric Cantona doit vendre ses joueurs. Mais la bulle spéculative sur le marché des transferts vient d’éclater. Au plus mauvais moment, Leeds se trouve plombé par ses engagements alors que ses recettes décroissent. Lors de la présentation des comptes 2002, Peter Ridsdale se dit déçu. Son club annonce alors une perte de 62,8 millions d’euros ! La saison 2002-2003 tourne au cauchemar. Les changements d’entraîneurs n’ont pas inversé la courbe des résultats sportifs. Lorsque les comptes sont clôturés, Leeds United se présente avec le bonnet d’âne de la Premier League : les pertes atteignent 49,5 millions de livres (71,45 millions d’euros). Un montant record. La dette du club s’élève alors à 78 millions de livres (112,6 millions d’euros). Une dizaine d’emplois sont supprimés. Dans un ultime sursaut, Leeds coupe dans ses dépenses somptuaires : la flotte de 70 voitures est vendue, le contrat de location d’un jet à l’année n’est pas renouvelé et l’aquarium de poissons exotiques (!) disparaît.

Mais cette reprise in extremis ne tire pas pour autant le club d’affaires. Si le champion d’Angleterre 1992 évite le dépôt de bilan, ce qui aurait été une première dans l’histoire de la Premier League, il reste bon dernier du classement. Sa place parmi l’élite la saison prochaine n’est donc pas encore assurée. En cas de relégation en First Division (la deuxième division anglaise), Leeds United pourrait perdre 20 millions de livres (28,57 millions d’euros) en recettes et droits télévisés.

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