Laporte va parler

Le secrétaire d’Etat aux Sports Bernard Laporte donnera sans doute lundi au président de la Ligue (LFP) Frédéric Thiriez son avis sur la réforme envisagée du conseil d’administration de la LFP.

Le ministre est très désireux de trouver une solution qui permette au football de garder son unité, ce dont on a bien besoin par les temps qui courent. Il s’est donné quelques jours de réflexion, et me donnera sa réponse sur l’avis que je lui ai demandé sans doute lundi, a dit Frédéric Thiriez dans une courte déclaration à l’issue de leur entrevue au ministère, refusant de répondre aux questions sur l’appel à la grève des joueurs et des arbitres prévue les 24, 25 et 26 octobre.

Le président de la LFP, fraîchement réélu, avait demandé dans un courrier mi-septembre à Bernard Laporte son avis préalable sur une modification des statuts de la LFP qui m’est demandée par les clubs professionnels, leur permettant d’avoir la majorité au CA.

Qualifiant ce souhait d’OPA sur le football professionnel français, les syndicats de joueurs (UNFP) et des autres +familles+ (entraîneurs, arbitres, administratifs, kinés) ont lancé jeudi soir un appel à la grève des joueurs et arbitres pour la 10e journée de L1 (et la 12e de L2), comprenant le Clasico Marseille-Paris SG.
Ils campent sur leur position

Les syndicats de présidents de clubs (UCPF) et de joueurs (UNFP) ont maintenu vendredi leurs positions.

Les clubs professionnels entendent réaffirmer l’absolue nécessité des aménagements des statuts du CA de la LFP compte tenu des évolutions juridiques des clubs et des responsabilités civiles, pénales et économiques qui pèsent sur les présidents et les actionnaires de clubs, estime l’UCPF dans un communiqué remis aux membres du CA qui s’est tenu vendredi matin mais qui n’a pas abordé la question de la grève. Nous ne reculerons pas sur ce point, a déclaré le président de l’UCPF, Jean-Pierre Louvel, à l’issue du CA. Après débat, s’il y a grève, chacun prendra ses responsabilités, y compris à l’égard des sociétés de télévision qui diffusent les images de la Ligue 1, a-t-il précisé.

Jusqu’ici, l’économie du football a bénéficié en grande partie aux joueurs, aux entraîneurs et aux arbitres. Tant mieux pour eux, et que cela se poursuive. Mais pour être compétitif, il faut nous donner les moyens de prendre les décisions nécessaires, a-t-il ajouté, donnant l’exemple des ligues de football de pays voisins (Angleterre, Espagne, Allemagne…) ou d’autres sports en France (rugby, volley…) où les présidents de clubs forment la majorité voire la totalité des conseils d’administration.

Jean-Michel Aulas s’est dit de son côté confiant en ce qui concerne l’avis du secrétaire d’Etat au Sport Bernard Laporte. Comme la réforme des statuts est fondamentale et qu’elle est conforme à la loi et à ce qui se fait en Europe, je ne vois pas comment la Fédération ou le ministère pourraient s’y opposer, a dit le président de Lyon.

La situation de blocage se poursuit, a dit de son côté Philippe Piat, coprésident de l’UNFP. On est des pragmatiques : la proposition qui nous a été faite est très mauvaise pour le football français, on avait le devoir de réagir.

Sylvain Kastendeuch, l’autre coprésident, a rappelé que la grève n’était pas liée à la rémunération et pris l’exemple des hockeyeurs américains, qui gagnent très bien leur vie mais qui font grève quand on grignote leurs droits.

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