Laporte ralentit la cadence

Le secrétaire d’Etat aux Sports Bernard Laporte juge pas illégitime mais pas opportun actuellement le projet des présidents de clubs d’être majoritaires au conseil d’administration de la Ligue (LFP), dans une lettre à son président Frédéric Thiriez.

Il n’est pas illégitime que les présidents de clubs, qui sont devenus les premiers acteurs du développement économique du football professionnel (…) se voient reconnaître une place plus importante au sein de la LFP, écrit Bernard Laporte dans son courrier révélé par Le Monde. Mais étant donné l’émotion soulevée chez certains acteurs – allusion à l’appel à la grève des joueurs et des arbitres pour les 24, 25 et 26 octobre (10e journée de Ligue 1 avec notamment le choc Marseille-PSG et la 12e de L2) lancé par les +familles+ (syndicats des joueurs, arbitres, entraîneurs, administratifs, médecins) qui s’opposent à ce projet – il ne lui paraît pas opportun de procéder dès aujourd’hui à cette réforme.

Ce délai pourrait par ailleurs être utile pour que les différentes parties puissent travailler ensemble, dans la sérénité, à la recherche d’un compromis raisonnable, explique l’ancien sélectionneur du XV de France.

Une telle réforme pourrait en revanche être menée à l’occasion du prochain renouvellement du conseil d’administration de votre ligue, sachant qu’à la fin, seule l’assemblée générale de la Fédération française de football sera en mesure de valider ces nouveaux statuts. La prochaine AG de la FFF se tient le 13 décembre. Le secrétaire d’Etat rappelle aussi que le code du sport ne fixe aucun nombre de sièges précis pour chaque famille d’acteurs dans le conseil d’administration.

Juridiquement, il n’y aurait donc aucun obstacle à ce que les présidents de clubs disposent au sein du conseil d’administration de la LFP de 14 sièges, soit la majorité, note-t-il encore, tout en mentionnant la recherche de l’intérêt général (qui) passe nécessairement par le maintien d’un certain équilibre entre les différentes familles d’acteurs, notamment pour la désignation des membres indépendants.

Dimanche sur France 2, il avait estimé que dans la conjoncture actuelle, cela ferait désordre que des joueurs de football fassent grève. Le modèle du rugby me convient, avait-il précisé, en référence à la Ligue professionnelle de rugby où les présidents de clubs sont majoritaires.
Louvel: Il n’y a pas de temps à perdre

Jean-Pierre Louvel, président de l’UCPF (syndicat des présidents de clubs), a jugé lundi qu’il n’y avait pas de temps à perdre sur la réforme du conseil d’administration de la Ligue et que le secrétaire d’Etat Bernard Laporte avait un désaccord sur le temps, pas sur le fond.

Le football français a suffisamment de retard, il n’y a pas de temps à perdre, a déclaré Jean-Pierre Louvel à l’AFP. Bernard Laporte confirme que ce que nous avons proposé est légal, a précisé M. Louvel. Il y a un désaccord sur le temps, pas sur le fond. On demande que le président de la Ligue convoque une assemblée générale dans les plus brefs délais.

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