La première pierre d’une ligue indépendante

Il y a quelques semaines les principaux clubs européens se prononçaient contre l’intervention de l’UEFA dans leurs finances. Réuni à Glasgow, le G14 propose désormais d’instaurer un salary-cap.

L’instrument le plus efficace pour contrôler les coûts est le conseil d’administration de chaque club. En avril dernier, Peter Kenyon, président de Manchester United, résumait ainsi la position du G14, groupement auto-proclamé des clubs les plus puissants (économiquement) d’Europe. L’élite du football européen venait de rencontrer Viviane Reding, Commissaire européenne.

Réuni à Glasgow à l’occasion de la finale de la Ligue des Champions, le G14 s’est cette fois déclaré en faveur d’une limitation des salaires et d’un pacte visant à mettre fin à la surenchère des indemnités de transfert. Les membres du groupe de pression se sont également mis d’accord pour réduire leurs effectifs. Il a été décidé de réduire les effectifs à 25 joueurs par équipe et de fixer une limite salariale à chaque club. Il sera impossible de dépenser en salaires plus qu’un certain pourcentage des revenus, a déclaré Thomas Kurth, manager général du G14. Terminé les transferts à 73 millions d’euros comme celui de Zinedine Zidane ? Le principal objectif est de réduire la compétition entre les clubs du G14 sur le marché des transferts. Il est important d’éviter la surenchère sur un joueur car cela fait monter les prix même pour les joueurs médiocres.

En s’inspirant du modèle américain, le G14 pense pouvoir résoudre les problèmes de trésorerie que traversent actuellement les clubs de football. Est-ce pour autant la bonne solution ?

Cinq mécanismes de contrôle des coûts ont été adoptés dont un ratio maximal entre le chiffre d’affaires et les dépenses salariales et de transfert (…) pour permettre la comparaison entre les clubs. Champion toutes catégories, Manchester United ne consacre que 36% de son chiffre d’affaires aux charges de personnel. A l’inverse, ces mêmes charges s’élèvent à 87% du chiffre d’affaires de l’Olympique de Marseille. Le G14 souhaite également proposer des contrats plus flexibles aux joueurs comme aux entraîneurs, en indexant les salaires sur les performances de chacun ! L’idée ? Comptabiliser pour tous les joueurs les buts, les passes, les penalties, les sélections en équipe nationale, etc. Le groupement doit conduire une étude comparative et présentera un projet de ce système de contrôle des coûts lors de la prochaine AG, programmée le 30 août prochain à Monaco.

De l’UEFA, il n’est nullement question. Sans fondement légal, le G14 pense que l’accord de principe obtenu à Glasgow a de grandes chances de réussir. Mais il oublie (volontairement ?) de préciser une chose. Le système du salary-cap marche aux Etats-Unis car les Ligues (NBA, NFL, NHL et MLB) fonctionnent en circuit fermé. Les franchises sont assurées de ne pas descendre en division inférieure. Que se passera-t-il demain si le Real Madrid n’est pas qualifié pour une coupe européenne ou s’il est rétrogradé en deuxième division espagnole ? Pour éviter ce genre d’aléa sportif, il n’existe qu’une solution : quitter le giron de l’UEFA pour créer une ligue indépendante totalement privée.
L’OM reste dans le G14

Sur l’OM.TV, Christophe Bouchet a réaffirmé que la présence de l’Olympique de Marseille au G14 n’était pas remise en cause. Il a écarté toute idée d’exclusion, même temporaire, de l’OM de l’organisme, malgré son absence de la scène européenne pour la troisième année consécutive.

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