La police prend le contrôle de l’IFA

La police irakienne a pris le contrôle mercredi du siège de la Fédération irakienne de football (IFA) après que les autorités de Bagdad eurent chassé ses dirigeants qu’elles accusent d’être compromis avec l’ancien régime de Saddam Hussein.

Nous sommes à l’intérieur du siège de la fédération pour protéger la propriété et les biens qui s’y trouvent, a affirmé mercredi à l’AFP le colonel Abdel Amir Rissan, chef d’une escouade de six membres de la brigade chargée de la protection des bâtiments et installations (FPS).

Nous sommes ici aussi pour empêcher que le siège soit attaqué et volé par un groupe voulant profiter de la situation et notre présence vise aussi à protéger les employés jusqu’à ce que l’adminisration provisoire prenne en main la fédération, a-t-il ajouté.

La Fédération internationale de football (Fifa) a expliqué mardi dans un communiqué avoir appris que le Comité olympique irakien avait annoncé la dissolution du conseil de direction de l’IFA.

Si la décision de dissoudre l’IFA n’est pas annulée dans les 72 heures – à partir du 16 novembre – et si les locaux de l’IFA ne lui sont pas restitués dans le même délai, la Fifa n’aura pas d’autre choix que de saisir son comité d’urgence afin de décider d’une possible suspension de l’IFA, précise l’instance internationale.

Seul bastion à résister

Mais les autorités sportives irakiennes ont rejeté l’ultimatum. Le Comité olympique irakien (COI) n’entend pas revenir sur sa décision et continuera à l’appliquer quelles qu’en soient les conséquences, a affirmé à l’AFP à Bagdad Samir Moussaoui, membre du comité exécutif du COI.

Le secrétaire général adjoint de l’IFA Tarek Ahmad, qui se trouvait mercredi devant le siège à Waziriya (nord de Bagdad), a indiqué à l’AFP avoir pris la décision de fermer et de quitter les bureaux car le personnel ne peut plus travailler en raison de la présence policière.

Dans les années qui ont suivi la chute de Saddam Hussein en avril 2003, le nouveau pouvoir chiite a réussi à prendre en main le COI et toutes les fédérations de sport du pays.

Seul bastion à résister à l’épuration, la fédération de football. Dans ce pays où ce sport est très populaire, les autorités irakiennes tentaient depuis longtemps par le biais du COI de chasser son président Hussein Saïd, un ancien baassiste qui fut avant 2003 l’adjoint du redouté Oudaï Saddam, le fils du dictateur qui dirigeait le COI et la Fédération de football.

Lundi, M. Moussaoui avait annoncé à la presse que le bureau exécutif du COI avait dissous début novembre la fédération et mettait en place une direction provisoire ayant tous les pouvoirs jusqu’à la tenue de nouvelles élections, notamment celui d’établir une liste électorale selon la loi irakienne et en accord avec la FIFA.

Il a accusé les dirigeants de l’IFA de ne pas vouloir quitter leur poste et avait fait état de disfonctionnements administratifs et financiers.

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