L’OM est encore debout

Quatorzième de la Division 1, candidat à la relégation depuis deux saisons, l’Olympique de Marseille reste un cas à part dans l’économie du football français.

Mi-novembre, l’association OM a tenu son conseil d’administration. Alors que l’on attendait le retour de Pierre Dubiton sur le devant de la scène, ainsi que la position de l’association vis-à-vis de la nouvelle SASP, rien ! La structure a adopté sans broncher la convention votée le 8 septembre concernant le passage de l’ Olympique de Marseille de SAOS en SASP.

Comme la loi l’exige (on ne peut désormais faire partie à la fois de l’association et de la nouvelle structure), Robert Louis-Dreyfus évidemment et Laurent Fransioli, directeur administratif du club et salarié de la SASP ont démissionné de l’association. Ils ont aussitôt été remplacés par Mr Stoloff (cousin de RLD), promoteur immobilier et banquier alsacien et par Patrice Camacho, propriétaire de plusieurs brasseries. Dubiton est resté en sommeil. Il n’entend pas, pour le moment, se servir de l’association comme d’une force d’opposition. Car celle-ci conserve certains pouvoirs vis-à-vis de la SASP. Elle dispose toujours du numéro d’affiliation auprès de la Ligue Nationale et de la Fédération (indispensable pour engager l’équipe dans le championnat) et elle peut aujourd’hui dénoncer chaque année les termes de la convention qui la lie à la SASP. Ou demander à n’importe quel moment l’expertise des comptes de l’OM. Son budget sera pour 2002 de 3,8 millions d’euros. En plus, elle est propriétaire du nom OM.

Un détail qui a son importance puisque le nom OM est aussi une marque reconnue dans l’Hexagone. Aussi incroyable que cela puisse paraître, malgré les mauvais résultats, on se bouscule toujours derrière la marque OM. Que ce soit dans les loges du Vélodrome ou sur les panneaux publicitaires entourant le terrain. Et l’équipe a beau flirter depuis plus de deux ans avec la zone des relégables, l’enceinte du Boulevard Michelet ne désemplit pas. Les records d’affluence s’accumulent avec une moyenne dépassant les 50.000 spectateurs. En termes de marketing, la marque Olympique de Marseille demeure encore très attractive en dépit des soubresauts du club. Récemment dans La Provence, Jean-Xavier Thomas, le directeur marketing du club, expliquait Cette année, nous avons réalisé notre meilleur chiffre d’affaires avec 10,67 millions d’euros. Une somme qui concerne les produits stade avec les pubs sur les panneaux tournants ou l’affichage sur l’écran géant, mais également tout ce qui est en rapport avec les opérations de relation publique et notamment les loges. A titre de comparaison, il faut savoir que sur ce même secteur, l’ AS Roma réalise 11,43 millions d’euros de chiffres d’affaires et que la Juventus, leader mondial en la matière, avoisine les 30,49 millions d’euros ! En 2000, le chiffre d’affaires était de 9,5 millions euros et de 9,2 millions euros en 1999 malgré la Ligue des Champions.

Le merchandising avec ses articles estampillés Droit au But a pris un coup avec les résultats sportifs chaotiques (Adidas déplore une baisse des ventes de maillots d’environ 40 %), mais reste une source de revenus importante pour le club. Il rapporte à l’OM 10,6 millions d’euros. Et puis, le fait d’avoir externalisé aussi bien le domaine du marketing avec Havas et celui des produits dérivés avec Made in sport est une sécurité supplémentaire, rappelle Jean-Xavier Thomas. Cela permet à l’OM, en termes de finance, d’avoir un minimum garanti, tout en réduisant les coûts.

Sur la Canebière, l’explication de ce stade plein a un nom : Tapie. Avec le retour de BT, l’espoir de jours meilleurs est revenu. Avant le retour annoncé de Bernard Tapie, plusieurs entreprises souhaitaient se retirer. Lassées par les mauvais résultats de l’équipe. Son arrivée a tout bouleversé, a changé la donne.

En attendant de retrouver le haut du pavé dans le championnat de France, le club projette toujours d’aménager le stade Vélodrome en espace de vie. On pourrait imaginer un bar, un restaurant mais également une discothèque. Les spectateurs pourraient ainsi arriver bien avant le match et rester sur place longtemps après.

Des projets viables si le club phocéen parvient à sauver sa place en D1.
L’OM et le G14

Lors de la réunion du G14, Thomas Kurth directeur général du G14, s’est montré rassurant pour l’avenir de l’OM au sein du groupement des clubs les plus puissants d’Europe. Pour l’instant, l’équipe est toujours en première division et peut encore se qualifier pour une coupe d’Europe. Et puis, c’est un club fondateur du G14, il a une notoriété incroyable. Il n’y pas de raison qu’il n’en fasse plus partie. Pour l’instant, il n’est pas question de le suspendre temporairement.

Pour l’instant.

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