Droits TV: prolongation

La Ligue de football professionnel (LFP), TPS et Canal +, ne se sont pas mis d’accord sur l’attribution des Droits TV du championnat de France pour la période 2004-2007. La Cour d’appel de Paris leur donne jusqu’au 1er avril pour trouver une solution.

C’est toujours l’incertitude qui plane sur le football français. La médiation orchestrée par Alain Viandier (spécialiste du droit des sociétés) et Roland Faure (ancien président de Radio France et ancien membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel) auprès de la LFP, de Canal + et de TPS, qui devait s’achever ce mardi 25 mars, a été prolongée. Ce qui n’est jamais bon signe après plusieurs semaines de négociation. Et pour cause, TPS et Canal + ne seraient d’accord sur rien. Sans même avoir discuté du volet financier de l’affaire, le seul qui intéresse les clubs, les deux principaux protagonistes ne parviennent pas à s’entendre sur la répartition des produits (matches décalés, magazine(s), pay-per-view).

Le flou, toujours le flou, encore le flou

En accordant un délai supplémentaire, la Cour d’appel de Paris donne une nouvelle chance à la voie de médiation. A l’issue de ce nouveau tour de négociation, il existe plusieurs solutions. Canal + pourrait lâcher du lest. Une ouverture justifiée par les objections du Conseil de la concurrence et une sécurisation de la Ligue des Champions. Ce qui rend moins impérative l’attribution exclusive du championnat de France. Côté TPS, on souhaite pouvoir diffuser un peu plus que ce que le précédent contrat autorisait. D’autant que le bouquet détenu par TF1 (66%) et M6 (34%) est en passe de devenir le mieux disant sur un autre pilier de la télévision à péage, à savoir le cinéma, depuis qu’il a obtenu le contrat d’exclusivité avec Warner. Les acteurs vont-ils prendre le risque d’une rupture pure et simple des discussions ? Elle signifierait l’attente d’un jugement de l’affaire au fond par le Conseil de la concurrence. Ce que ne veulent ni Canal + ni la Ligue : le premier craint que ne soit confirmée la décision ayant conduit aux mesures conservatoires ; la seconde estime que les clubs doivent impérativement savoir de quelle latitude financière ils disposeront pour la saison prochaine. Or, on sait que l’instance de la concurrence ne rendra pas son jugement sur le fond avant de longs mois.

Un nouvel appel d’offres ?

Il est évident aujourd’hui qu’on n’atteindra plus les 480 millions d’euros promis l’hiver dernier. L’enveloppe globale payée par les diffuseurs sera sans aucun doute beaucoup plus basse. Combien ? La LFP a démenti le chiffre de 450 millions d’euros comme cela a été évoqué. La Ligue est aujourd’hui la partie qui a le plus à perdre. Accusée d’avoir abusé de sa situation de monopole, elle pourrait faire échouer les négociations si elle juge que l’entente qui se noue à son encontre lui est trop préjudiciable. Encore faut-il que TPS et Canal + parviennent à s’entendre… Il ne resterait plus qu’une solution : un nouvel appel d’offres. Une option envisagée de longue date par la LFP, mais qui est loin de satisfaire Canal + et TPS.

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