Didier Quillot nouveau directeur général de la LFP

La Ligue de football professionnel (LFP) officialise l’arrivée de son nouveau directeur général, Didier Quillot, ancien patron de Lagardère Active (Elle, Paris Match, Europe 1…) et d’Orange France. Pourquoi cette arrivée est-elle synonyme de changement pour le foot professionnel ?

Je suis un homme d’entreprise qui aime le football, explique le nouveau Directeur général, finalement seul candidat en lice devant le conseil d’administration de la LFP après le retrait de Robin Leproux. Je ne vais pas vous détailler ce que j’ai en tête, mais je pense qu’on a une vraie chance en France d’avoir l’Euro en 2016, avec des stades entièrement rénovés, des résultats sportifs qui je l’espère suivront, tous les ingrédients pour avoir une grande campagne post-Euro comme les Allemands en ont connu une après leur Coupe du monde.

A 56 ans, Didier Quillot revient au premier plan, médiatique, un an après l’échec de sa candidature à la présidence de France Télévisions. Son arrivée coïncide avec une nouvelle ère pour la LFP. Le président de la ligue, Frédéric Thiriez, quitte ses fonctions à la fin de l’année et le poste de Directeur général est appelé à prendre une nouvelle dimension. Je pense que le foot est un spectacle, je le vis comme tel et la Ligue est une entreprise qui gère ce spectacle. Je m’inscrirai dans cette logique-là, estime Didier Quillot, auparavant administrateur indépendant de la LFP. Il s’agit de faire davantage de la Ligue un développeur, non seulement du point de vue des droits de retransmission, mais également des recettes stades, du sponsoring, des investisseurs, considère Frédéric Thiriez. Chez Orange, Didier Quillot avait aussi abordé le thème des droits de retransmission du football. Certes, Frédéric Thiriez s’est assuré de confortables revenus en cédant dès 2014 les droits télé du Championnat de France jusqu’en 2020, à raison de 750 millions d’euros (brut) par saison. Cela, avant que la consolidation ne s’engage entre les acteurs du secteur comme Canal+ et beIN Sports. Pour rassurer la LFP, Vincent Bolloré a même reçu Frédéric Thiriez lors d’un déjeuner au siège de Vivendi, maison mère de Canal+. Le rapprochement beIN-Canal+ sera l’un des premiers dossiers dont va s’occuper Didier Quillot. La LFP compte beaucoup sur ses qualités de négociateur dans les prochaines années. L’Autorité de la concurrence a lancé une consultation sur l’accord beIN-Canal+ et donc je vais, avec les équipes de la Ligue, travailler sur l’analyse que nous ferons des questions qu’elle nous a posées, explique-t-il.

En attendant de voir la « patte » Didier Quillot s’appliquer, le football professionnel est en passe de mettre fin à un conflit qui l’empoissonne depuis des mois : les relations entre la Ligue 1 et la Ligue 2. Elles devraient s’apaiser. Un accord est proche entre les deux syndicats de clubs rivaux, Première Ligue (qui regroupe tous les clubs de L1 sauf Guingamp) et l’UCPF (Guingamp plus tous les clubs de L2 et quelques clubs de National). Selon les termes de cette entente, les clubs de L2 ont obtenu des garanties financières sur dix ans portant sur la répartition des droits audiovisuels. Le modèle solidaire en vigueur a ainsi été maintenu. En contrepartie, les présidents de L1 ont obtenu la majorité des sièges (7 sur 13) au sein du du bureau de la LFP, nouveau coeur du pouvoir selon la réforme de la Ligue qui sera adoptée le 15 avril. Enfin, le principe de deux montées et deux descentes plus un barrage entre le 18e de L1 et le 3e de L2 fait aujourd’hui consensus. Ce projet, soumis à une ratification de la Fédération française (FFF), pourrait même entrer en vigueur dès la saison prochaine.

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