D1, et si c’était grave ?

Le cas épineux de Bruno Ngotty est symbolique d’un marché des transferts crispé. Les effets d’annonce sont nombreux, les transferts d’envergure beaucoup moins… Est-ce la dérive passagère de la méthode Tapie ou un vrai marasme qui s’annonce ?

Tant au niveau des départs que des arrivées, force est de constater que la Division 1 ne fait plus rêver. Les grands joueurs sont réticents à l’idée de venir en découdre avec Sedan, Troyes ou Guingamp, la difficulté des clubs français à vendre leurs meilleurs éléments n’aidant en rien les présidents les plus convaincants à séduire les joueurs en question. A qui la faute ? Aux présidents trop optimistes qui jouent sur les effets d’annonce pour mener à bien leurs campagnes d’abonnements ou à un niveau en baisse du championnat qui dévalorise les joueurs ?

Côté départs, c’est le calme plat. Les joueurs inscrits sur la liste des transferts au début de l’été sont toujours dans leurs clubs respectifs, même les plus prestigieux d’entre eux : Carrière à Nantes, Robert à Paris, Dhorasoo à Lyon, Ngotty à Marseille. Plus inquiétant : les meilleurs joueurs de notre championnat ne font l’objet d’aucune convoitise. Le portable de Nicolas Anelka ne sonne plus, pas plus que ceux de Sonny Anderson, Pauleta ou même Bonilla, pourtant très abordable depuis la rétrogradation de Toulouse. A l’évidence, les recruteurs étrangers ne lorgnent plus sur la France. Le seul départ retentissant est celui de Vampetta… qui a fui le championnat après une demi-saison calamiteuse !

Côté arrivées, le bilan risque d’être bien maigre, malgré les espoirs nés des annonces de Bernard Tapie. Jardel ne viendra vraisemblement pas à l’OM, pas plus que Laurent Blanc. On ne parle même plus de Roberto Baggio, annoncé au début de l’été. A Paris, Monaco et Bordeaux point de nom ronflant, les plus gros mouvements étant franco-français : Christian aux Girondins et Aloisio au PSG (Ronaldinho est arrivé cet hiver). La plus grande star en provenance de l’étranger sera peut-être Juninho, recruté par l’OL dans une relative discrétion.

Ce bilan est vraiment très austère. Les plus gros transferts sont souvent bouclés tardivement, mais le marché n’atteindra pas le niveau de l’an dernier. Le budget des clubs français progresse moins vite que ceux de leurs concurrents. Les effets d’annonces de Bernard Tapie faussent la donne. Mais il faut se rendre à l’évidence : après deux saisons de vache maigre en coupes d’Europe, la cote des clubs et des joueurs de D1 est descendue en flèche. Un cercle vicieux est en train de s’installer : les grands joueurs ne veulent plus venir. Les quelques bons coups des précédentes saisons (Anelka et Ronaldinho à Paris, Anderson à Lyon) cachent une réalité peu glorieuse. Et une chose est certaine : si les clubs français ne famblent pas cette année en Ligue des champions, la situation ne va pas s’arranger.

Quitter la version mobile