Sous l’égide de la Fédération française de football (FFF), une Fondation du football a été lancée, dans le but d’accompagner et propager les initiatives prônant le respect et les valeurs afférentes (tolérance, fraternité, solidarité) dans les 18.000 clubs amateurs de France.
Le football est un sport par essence populaire, accessible et porteur de valeurs fortes. Or, il est parfois réduit dans l’imaginaire collectif et dans la représentation médiatique qui en est donnée, à un univers trop souvent attaché aux relations marchandes et à la défense de ses intérêts commerciaux, souligne Jean-Pierre Escalettes, président de la FFF. Pourtant, tous les jours, sans publicité et loin du feu des projecteurs, notre sport remplit, via ses clubs, son devoir citoyen. Nombreuses sont en effet les initiatives sur le terrain qui tendent à réconcilier football et intérêt général, nombreux sont les dirigeants bénévoles, et leurs éducateurs qui, dans l’ombre, mettent leurs compétences, leur énergie et leur disponibilité au service des autres. Malgré ses 2,3 millions de licenciés, ses milliers de clubs et ses 274 000 éducateurs et bénévoles, la Fédération française de football n’a jamais su communiquer sur son engagement citoyen. Nous sommes inaudibles, reconnaît aisément Jean-Pierre Escalettes. Fort de ce constat, le président de la FFF a décidé de créer la Fondation du football. Son objet est triple : promouvoir les comportements responsables, renforcer le lien social et favoriser l’insertion dans son acceptation la plus large. De nombreuses actions viseront à remettre les valeurs fondamentales dans le football et la société, explique Jean-Pierre Escalettes.
La Fondation du football prévoit 3 principaux axes de travail pour valoriser les comportements solidaires et responsables, ainsi que l’apprentissage de la vie en collectivité. La mission principale de la Fondation du football est de lancer, encourager et accompagner la mise en oeuvre d’initiatives sociales ou éducatives au sein des clubs amateurs français. Parce qu’elles sont porteuses d’enjeux majeurs pour l’avenir de notre société, trois thématiques, construites autour de la notion centrale de respect, ont été retenues : le respect de soi, les respect des autres, le respect de l’environnement. L’éducation à la santé constituera l’un des principaux points forts du programme Respect de soi, parrainé par Corinne Diacre, ancienne capitaine de l’équipe de France féminine de football : La Fondation souhaite développer de véritables réflexes santé autour de trois thèmes principaux : l’hygiène de vie (liée au sommeil, à l’hygiène corporelle, aux conduites addictives, etc.), la nutrition et la lutte contre l’obésité infantile, la prévention et la gestion des blessures. L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) pourrait être associé étroitement à ce programme. Le programme Respect des autres, parrainé par Lilian Thuram, prévoit pour sa part de valoriser l’image civique des clubs en encourageant les initiatives ayant pour objet l’apprentissage de comportements citoyens et responsables ; soutenir les jeunes arbitres ; favoriser les initiatives et les prises de responsabilité des jeunes joueurs au sein des clubs, en vue d’assurer le renouvellement des dirigeants ; encourager la mise en oeuvre de projets éducatifs complémentaires au projet sportif des clubs. La Fondation du sport s’appuiera ici sur la compétence de l’Agence pour l’éducation par le sport et Foot citoyen par exemple. Enfin, avec le programme Respect de l’environnement, la Fondation du football interviendra dans le domaine du développement durable et de la préservation de l’environnement. La Fonda-tion s’attachera notamment à inculquer des comportements et des pratiques éco-responsables au sein des clubs et dans le cadre de la vie quotidienne, favoriser l’émergence et la pérennisation d’une véritable politique sportive environnementale, développée par et pour les jeunes footballeurs. A travers des tournois verts, des réunions de sensibilisation ou encore l’organisation de parcours écologiques ludiques, l’accent sera mis sur les nouvelles habitudes de consommation, la gestion des déchets, la promotion des transports verts, l’utilisation de matériaux renouvelables, la maîtrise de la consommation d’énergie, etc. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) soutiendra le programme environnement. Bixente Lizarazu en sera le parrain.
Conformément à la démarche juridique de création d’une fondation, la fondation du football a, dans un premier temps, un statut d’association loi 1901. Accompagnée par Carat Sport, elle sera donc officiellement créée dans huit à douze mois. Structure autonome, au fonctionnement indépendant, elle collabore avec la Fédération française de football et la Ligue du football amateur qui lui apportent ressources et compétences dans l’accomplissement de ses missions de terrain comme dans ses tâches administratives. La fondation disposera d’un budget de 2 millions d’euros : un million mis à disposition par la FFF, un million provenant de partenaires privés. Ces derniers, par delà leurs investissements financiers, sont placés au coeur du processus décisionnel et représentés au Conseil d’administration. Impliqués dans la définition et la mise en oeuvre des programmes sur le terrain, les mécènes apporteront des ressources logistiques, humaines et des expertises, ce qui leur conférera un rôle d’opérateurs de proximité et de fournisseur de contenu. Enfin, la Fondation est soutenue par un conseil scientifique, composé de chercheurs et d’universitaires, en charge du développement d’outils méthodologiques, de la création d’un fonds de ressources documentaires sur le football et de la définition d’orientations pour la recherche.
Le conseil d’administration est présidé par Philippe Séguin, président de la Cour des Comptes, et inclut diverses personnalités telles que l’ancien joueur Eric Cantona, le journaliste Michel Denisot, les députés Jean-François Lamour et Patrick Braouezec ou encore le philosophe André Comte-Sponville.
Composition du Comité d’Administration de la Fondation du football
Edwige Avice (Présidente du Conseil National des Activités Physiques et Sportives), Bernard Barbet (Président de la Ligue Rhône-Alpes), Pascal Boniface (Directeur de l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques), Patrick Braouezec (Député, Président de la communauté d’agglomération Plaine Commune), Eric Cantona (sélectionneur de l’équipe de France de beach-soccer), André Comte-Sponville (philosophe), Michel Denisot (journaliste et présentateur TV), Bernard Desumer (Président de la Ligue de Lorraine), Jean-François Lamour (Député), René Latapie (Président du District des Hautes- Pyrénées), Thierry Mercier (Président du District du Val-de-Marne), Étienne Mougeotte (Directeur des rédactions du Groupe Le Figaro) et Gérard Saillant (Président de l’Institut du Cerveau et de la Moelle Épinière).