Revue de presse : Entre hommage et déception

Si les journalistes avaient été les seuls votants, Franck Ribéry aurait été élu Ballon d’Or. Mais face aux résultats des votes, la presse a rendu hommage au lauréat 2014 Cristiano Ronaldo, et notamment A Bola au Portugal. En Allemagne, en France et en Catalogne, un goût amer reste présent.

L’incroyable régularité de Cristiano Ronaldo au haut niveau lui a permis de rafler le Ballon d’Or 2014 devant Lionel Messi et Franck Ribéry. Globalement, la presse a surtout retenu l’émotion du joueur du Real Madrid lors de l’annonce. A Bola montre le Madrilène en larmes sur la scène de Zurich. Le quotidien principal lusitanien titre Les larmes d’or avec deux articles. L’un expliquant que l’émotion du joueur vient surtout de la présence de son fils, sa mère et sa fiancée à la cérémonie, l’autre soulignant le fait qu’il est le premier joueur du pays à recevoir la distinction pour la deuxième fois après son titre en 2008. Dans le but de souligner le travail du joueur, le journal met en avant la citation suivante : Ceux qui me connaissent savent les sacrifices par lesquels je suis passé.

En Espagne, les deux quotidiens pro-madrilènes Marca et As ont rendu de vibrants hommages à CR7. Marca y va se son jeu de mot en Une avec un Lloro qui contracte llorar (pleurer) et oro (or). As rappelle que le meilleur a gagné et envoie un message à tous les pro-Ribéry : Bien sûr que Ribéry a fait une grande année. Il a été, sans aucune objection, le meilleur joueur de la meilleure équipe. Mais il n’a pas été le meilleur joueur de l’année. Un tout autre son de cloche en France où L’Equipe place un édito en Une appelé Cruauté où est évoqué un Franck Ribéry pas assez individualiste pour l’emporter dans un football moderne qui voue un culte aux joueurs dominants. Sport, le quotidien barçelonais est clairement remonté soulignant explicitement en titre que, cette fois-ci, le meilleur n’a pas gagné.

Enfin en Allemagne, base du soutien au joueur français du Bayern Munich, on préfère ne pas trop faire de polémique, mais on note le tournant que représente cette élection : Avec cette élection se valide le choix de l’excellence individuelle et la consécration du joueur comme objet de marque mondial sur pattes. (…) Eu égard aux titres et au mérite de son équipe, Franck Ribéry aurait naturellement mérité le trophée. Mais le Ballon d’or est juste une distinction individuelle pour le meilleur de tous, par pour le meilleur du meilleur collectif, écrit le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Kicker non plus n’a pas fait trop de vague mais garde un goût amer : Malgré cinq titres obtenus avec le Bayern Munich, Franck Ribéry est 3e. Le meilleur classement d’un joueur de Bundesliga depuis la 2e place d’Oliver Kahn en 2002. Bild est plus incisif : Ribéry a réussi un triplé l’année dernière, ce qui représente un palmarès exceptionnel. Et Cristiano ? Il joue sûrement très bien, mais il n’est pas devenu un grand maître du foot espagnol et n’a récolté aucun succès sur la scène internationale.

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