Accusations réciproques de monopole

Le Conseil d’Etat rendra vendredi son ordonnance, après avoir été saisi par Canal +, qui conteste à la Ligue de football professionnel (LFP) la décision de produire elle même des images dans le cadre de son appel d’offres des droits audiovisuels de la L1.

Lors de l’audience des deux parties, Canal + a voulu démontrer que les clubs et la LFP étaient deux personnes juridiques distinctes, accusant la Ligue de s’auto mandater pour s’octroyer le droit de produire ses propres images. Pour la chaîne, le mandat légal est limitatif pour la LFP : exploiter les droits, pas plus que cela.

La Ligue s’attribue le pouvoir produire des images (ce qui aboutit à) un monopole de commercialisation des droits, contraire aux principes de concurrence, a encore dénoncé la chaîne de télévision privée.

La LFP a mis en avant un accord manifeste entre la Ligue et les clubs pour ce principe de production d’images. Frédéric Thiriez a insisté sur le fait que la LFP, ce sont avant tout les clubs. La ligue professionnelle se voit reconnaître une compétence générale pour la commercialisation. Qui décide ? Le conseil d’administration de la Ligue, a-t-il ajouté. Pourquoi la LFP veut-elle produire ses images ? Pour recréer une concurrence là où la fusion TPS-Canal+ a créé une position ultra dominante, a aussi contre-attaqué le président de la Ligue, également avocat au Conseil d’Etat.

Pour susciter un minimum de concurrence, cette production d’images est vitale, car beaucoup d’acteurs du paysage audiovisuel n’ont pas les moyens ni l’envie de se lancer dans la production d’images, a ajouté le président de la LFP.

La LFP ne va pas faire cadeau de la production aux petits opérateurs et va leur présenter la facture, car pour la L2, la LFP a recours à des prestataires pour produire ses images. Les petits opérateurs pourraient s’adresser directement à ce tiers (prestataires) pour mieux négocier et obtenir un meilleur prix pour les images, a répondu Canal +. Mais pour la LFP, l’essentiel pour Canal + était son activité éditoriale, et non pas le filmage, avec les mêmes prestataires d’ailleurs. A Suivre.

Quitter la version mobile