Un projet sportif et une contestation ?

La Fédération française d’équitation (FFE) a présenté à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) son projet sportif, alors que les opposants, remis en selle par la mise en examen du président Serge Lecomte, couvent la contestation.

MM. Lecomte, Christian Paillot, chargé du haut-niveau, et le DTN Pascal Dubois ont, de leur côté, parler chiffres et financements, particulièrement en faveur du saut d’obstacles.

La discipline reine, dont l’absence aux JO de Pékin avait retenti comme un coup de tonnerre, est l’objet de l’attention majeure de la FFE. Créé en 2008, le Grand National, en injectant de l’argent et de l’intérêt sportif dans le circuit, fait l’unanimité jusque chez les adversaires de M. Lecomte.

Le départ de l’entraîneur et sélectionneur national de saut d’obstacles Gilles Bertran de Balanda, dont le contrat n’a pas été renouvelé fin 2008, a provoqué la reprise des hostilités.

Balanda, c’est un prétexte, a déclaré à l’AFP Serge Lecomte, mis en examen en février pour prise illégale d’intérêt, pour avoir cumulé ses fonctions à la FFE avec celle d’administrateur du Groupement hippique national (GHN).

M. Lecomte souligne que, s’il a cumulé deux fonctions, il n’a pas tiré profit (pécuniaire) de cette situation, directement ou indirectement.

L’Association des cavaliers de saut d’obstacles en France (ACSOF) a testé le premier seuil de résistance. Désormais présidée par Marwan Lahoud, cavalier amateur, propriétaire mais aussi dirigeant du groupe aéronautique EADS, l’ACSOF dénonce le manque de concertation du président fédéral, doutant même de son intérêt pour le haut-niveau.

Héritage

Une antienne pour M. Lecomte, qui replace ce débat dans l’histoire récente de la FFE, héritière des conflits de chapelles et querelles personnelles de l’ancienne Fédération des sports équestres. Issu de la filière poney, une des trois délégations représentées dans l’ancienne structure, M. Lecomte a été élu président en 2004 et réélu en 2006.

Entre ces deux dates, sa fonction avait été mise entre parenthèses pendant plus d’un an. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Jean-François Lamour, avait retiré agrément et délégation à la FFE, en août 2005, pour non conformité de (ses) statuts et règlements avec la loi sur le sport.

J’ai été huit ans sous enquête, avec de multiples chefs d’inculpation, contrôlé par le fisc, a rappelé M. Lecomte, sorti renforcé de cette épreuve avec plus de 90% de votes lors de sa réélection.

Je découvre le sport de haut niveau comme il était il y a 30 ans. On veut rénover, réformer. On met en place de nouvelles exigences, a-t-il plaidé, fustigeant les intérêts particuliers: La Fédé n’est pas l’agence commerciale des marchands de chevaux et je n’ai pas besoin de syndicat pour parler aux cavaliers.

Et d’ajouter: pour moi, l’objectif c’est une médaille (en saut) aux Jeux de Londres. Et encore plus de cavaliers avec des double sans faute.

M. Lecomte ne vient pas les mains vides. En 2014, la région Basse Normandie organisera la 7e édition des Jeux équestres mondiaux (JEM). Une première pour la France.

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