Rolland : C’est une opportunité qui se présente

Jean-Christophe Rolland, champion olympique des Jeux de Sydney en 2000, brigue la présidence de la Fédération internationale d’aviron (FISA) que s’apprête à laisser l’année prochaine le Suisse Denis Oswald, son patron pendant près de 25 ans.

Le double champion du monde (1993 et 1997) s’attend à une élection difficile face à deux autres candidats – l’Australien John Boultbee et la Canadienne Tricia Smith – lors du congrès de la FISA qui se tient lundi à Chungju en Corée du Sud, en marge des Championnats du monde. Congrès qui devrait tout d’abord reconduire pour une période transitoire de quelques mois Denis Oswald, son patron depuis 1989, avant de choisir son prochain président qui pourra ainsi bénéficier d’un passage de témoin tout en douceur avec le Suisse, qui vise lui-même la présidence du Comité international olympique (CIO) le 10 septembre.

Succéder à Denis Oswald, c’est quand même une sacrée tâche, estime le candidat Français. C’est une opportunité qui se présente alors pourquoi pas relever ce challenge ?. S’il revendique une certaine continuité avec le président sortant, Jean-Christophe Rolland entend bien apporter sa touche personnelle : Je suis très proche de Denis Oswald, j’ai beaucoup appris, pour ne pas dire tout appris de lui. C’est clair que ce ne sera pas la révolution Jean-Christophe Rolland, mais je suis loin d’avoir la même personnalité. Pour lui, l’un des défis que devra relever le président est de faire évoluer l’aviron afin d’éviter une mésaventure comme celle expérimentée par la lutte, sport pourtant ancestral, condamnée à se battre pour demeurer dans le programme olympique après les Jeux de 2016. Le plus gros risque pour un sport est de penser qu’il n’y a pas de risque. En tant qu’ingénieur nucléaire, je sais mesurer cela, a souligné le double médaillé olympique. Si nous, nous ne sommes pas en danger, il va falloir anticiper des pressions futures. Car à l’avenir, plutôt que d’exclure un sport pour faire de la place à un nouveau, le CIO pourrait bien décider de réduire le nombre de disciplines de plusieurs sports. Dossier sensible, s’il en est.

Depuis des années, le Lyonnais s’implique dans la fédération internationale, dont il fut le président de la commission des athlètes de 2002 à 2011, et si cette candidature s’inscrit dans la suite logique, elle ne correspond pas à un plan de carrière bien déterminé à l’avance. Diriger une fédération internationale nécessite un fort investissement personnel. Aussi, à 45 ans, l’ingénieur d’EDF et père de famille, a dû s’assurer de disposer de la flexibilité nécessaire pour assumer le rôle, alors que la présidence de la FISA n’est pas une activité rémunérée.

Si l’ancien rameur était élu, son arrivée à Lausanne, la capitale olympique, permettrait d’étoffer un peu la présence française au sein des institutions sportives, alors que Yvan Mainini, le patron du basket-ball (FIBA), et Bernard Lapasset, celui du rugby (IRB), sont les deux seuls Français à diriger actuellement une fédération internationale olympique.

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