Ce sera donnant-donnant

Le président du Comité national olympique et sportif (CNOSF), Henri Sérandour, conditionne la présentation d’une candidature française à l’organisation des JO d’hiver 2018 à l’ouverture de négociations avec le secrétaire d’Etat aux sports sur la gouvernance du mouvement sportif.

S’il n’y a pas de discussion d’ici là (avant le 18 mars, date où sera décidée de la candidature française aux JO 2018), le secrétariat d’Etat portera la responsabilité de la non-présentation d’une candidature française, a indiqué M. Sérandour à l’AFP. Il faudrait que dans les prochains jours, le secrétaire d’Etat décroche son téléphone et me demande de le rencontrer pour mettre en place une méthode de travail concertée, ou que je l’appelle et qu’il accepte d’en discuter, a poursuivi le patron du CNOSF qui reproche à l’équipe de Bernard Laporte de vouloir réformer des pans entiers du sport français sans concertation avec ses acteurs.

Si cette attitude ne change pas et que l’on n’entame pas de discussions, il y aura discrédit international du mouvement olympique français, notamment vis à vis du comité international olympique (CIO) et là se pose la question: +Est-ce que le CNOSF, dont la crédibilité a été entamée, peut raisonnablement déposer une candidature, a poursuivi M. Sérandour qui conteste particulièrement le projet de décret visant à limiter à deux le nombre de mandats consécutifs autorisés aux patrons de fédérations.

le changement fait peur

Le président du CNOSF, en poste depuis 1993 et qui quittera ses fonctions en mai, s’attend d’ailleurs à quelques piques, le 26 janvier, lors d’un dîner à Lausanne qu’il doit partager avec le président du CIO, Jacques Rogge: Si rien ne bouge, je pense qu’il va me dire que j’ai du chemin à parcourir pour faire respecter la crédibilité et l’autonomie du mouvement sportif français et s’interroger sur une éventuelle candidature qui ne s’appuierait pas sur un mouvement sportif fort et soutenu dans son propre pays.

M. Laporte n’a pas souhaité commenter ce nouvel appel de M. Sérandour qui l’a déjà à maintes reprises critiqué pour ses ingérences. Mais dans son entourage, on s’étonnait vendredi de cet appel à la négociation alors que le dialogue et la concertation entre l’Etat et le CNOSF en tant que représentant des fédérations sont engagés déjà depuis plus d’un an à travers des rendez-vous mensuels et des échanges de travail quasi quotidiens. On estimait également que face à un modèle de gouvernance qui date de plus de cinquante ans, la France a le choix entre le déclin ou l’ambition. (…) C’est une réforme profonde qui est engagée. On peut comprendre qu’une telle évolution suscite ici ou là des réactions: le changement parfois fait peur, c’est un grand classique.

Annecy, Grenoble, Nice et Pelvoux-Ecrins sont candidates à la candidature aux JO 2018. Le CNOSF doit décider le 18 mars de l’opportunité de déposer une candidature auprès du CIO et si oui laquelle. Le CIO décidera ensuite en 2011 de la ville hôte. Munich (Allemagne) et Pyeongchang (Corée du sud) sont les deux candidates déclarées et favorites.

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