Estanguet : C’est un peu ma 4e médaille d’or

Tony Estanguet, le triple champion olympique de canoë, fait officiellement son entrée au Comité international olympique (CIO) pour un mandat de huit ans, une intronisation qui représente à ses yeux une quatrième médaille d’or.

Comment s’est déroulée cette intronisation comme membre du CIO ?
C’était assez émouvant. J’ai passé 20 ans de ma vie à essayer d’atteindre mon meilleur niveau mondial, à me battre pour gagner des compétitions. J’ai arrêté cette vie depuis presqu’un an. Depuis ma reconversion, c’est ma première victoire. Je l’ai vécu de manière aussi forte que mes trois médailles d’or… C’est un peu ma quatrième médaille d’or parce que j’ai beaucoup de respect pour cette famille olympique et je sais ce que l’olympisme m’aura fait vivre et m’aura apporté. De prêter serment devant tous ces gens triés sur le volet et tous aussi impressionnants les uns que les autres, j’étais assez ému.

Sentez-vous que vous arrivez à un moment excitant avec les courses à la présidence du CIO et à l’organisation des Jeux d’été 2020 et la révision du programme olympique ?
C’est extraordinaire. Il y a des enjeux importants avec trois votes. Du coup, les gens viennent vers nous (les nouveaux membres, NDLR) pour nous présenter leurs projets. Il faut profiter de ce moment pour les rencontrer et voir comment les choses marchent. Même si notre élection à la commission des athlètes a pris du retard, aucune décision n’a été prise depuis les Jeux de Londres et on va pouvoir voter dès jeudi (avec le choix de la ville des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2018). C’est vraiment excitant.

Est-ce que cela nourrit d’autres ambitions au sein du mouvement olympique ?
Non. J’étais à Singapour la semaine dernière pour ma première participation à la réunion de la commission des athlètes du CIO et je mesure l’ampleur de la tâche qui m’attend. Ce sont des gens brillants, moi j’ai tout à découvrir. Je n’en suis pas au stade des ambitions, j’en suis au stade où j’aimerais tout simplement être bon, c’est-à-dire ne pas subir mais être capable de contribuer à faire avancer les choses et de réagir en fonction des décisions qui sont prises. Pour cela, je réalise qu’il y a du travail et que je dois rentrer rapidement dans les dossiers. Avec tout ce qui se passe cet été, on est obligé d’être dedans. C’est un apprentissage accéléré.

Propos recueillis par Stéphanie PERTUISET

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