Bubka vise encore les sommets

L’Ukrainien Sergeï Bubka, légende vivante du saut à la perche, gagne chaque jour en influence au sein du mouvement sportif et se présente jeudi à la commission exécutive, véritable gouvernement du CIO qu’il souhaite utiliser comme tremplin pour accéder à la présidence de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF).

A 48 ans, l’unique sextuple champion du monde de l’histoire de l’athlétisme, toujours détenteur du record du monde à la perche (6,14m) a suivi une trajectoire parfaite depuis 1999, et son entrée au Comité international olympique (CIO), avant même la fin de sa carrière l’année suivante aux jeux Olympiques de Sydney. Membre de la commission des athlètes, il en est élu président en 2002 et reste membre du CIO et de la commission exécutive à ce titre jusqu’en 2008, année où il est re-admis au CIO en tant que président du Comité olympique ukrainien. Impliqué dans de nombreuses commissions (entourage, mission d’évaluation des JO 2008 et 2016) Sergeï Bubka est devenu incontournable dans l’institution. Même si, selon certains, son omniprésence au CIO sous-tendrait en fait son but ultime : la présidence de l’IAAF. Bubka souhaite ardemment devenir président de l’IAAF. Et retrouver un poste au sein de la commission exécutive est d’une importance capitale, a indiqué à l’AFP une source proche du CIO.

Dénouement en 2015

Dans cette bataille qui se dénouera en 2015, date à laquelle l’actuel président de l’IAAF, le Sénégalais Lamine Diack, passera la main, l’Ukrainien est loin d’être le favori. Et son rival, qui n’est autre que Sebastian Coe, président du Comité d’organisation des JO de Londres, devrait sortir renforcé de la quinzaine olympique. L’élection de la ville-hôte des Mondiaux 2017 d’athlétisme, en novembre dernier, a donné un avant-goût de la bataille avec la victoire de Londres sur Doha, soutenue par Bubka. L’entrée, dès cette année, de l’Ukrainien dans l’étroit exécutif du CIO serait un atout en vue de la rude campagne qui l’attend ces trois prochaines années pour renverser la tendance favorable à Coe, élu comme Bubka vice-président de l’IAAF mais avec beaucoup plus de suffrages.

Mais la route de Bubka est loin d’être dégagée. L’Espagnol Juan Antonio Samaranch Junior, fils de l’ancien président du CIO, pourrait également prétendre au poste, sans présumer des autres candidats qui ont jusqu’à mercredi soir pour se faire connaître. Et la réputation de l’Ukraine et de son comité national olympique, dont l’ex-perchiste reste président, a pris un sérieux coup avec la révélation des agissements de son secrétaire général, Volodymyr Gerashchenko, soupçonné de s’être livré à du marché noir de billets des JO de Londres, et démissionnaire. On saura dès jeudi si Bubka a franchi sa première barre.

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