Le président sénégalais Abdoulaye Wade a annoncé qu’il a gelé un projet de complexe immobilier pour lequel le Stade Assane Diouf, un des plus vieux de Dakar, a été démoli en février. M. Wade a révélé sa décision dimanche soir lors d’une audience accordée à un collectif d’habitants de Reubeuss, quartier près du centre-ville où est situé ce stade qui a été détruit dans la nuit du 24 au 25 février dernier pour construire une Cité des affaires appelée Kawsara. J’ai gelé le projet. Plus un coup de pioche sur le terrain, a-t-il déclaré. Maintenant, ce qui est démoli, est démoli. C’est la tribune qui est démolie. (…) On peut continuer à jouer sur les terrains en attendant la fin du sommet de l’OCI (Organisation de la conférence islamique – prévu à Dakar les 13 et 14 mars, a-t-il ajouté.
Il avait notamment à ses côtés son fils, Karim Wade, qui dirige l’Agence nationale de l’OCI (Anoci), exécutant des travaux de construction et d’embellissement dans Dakar. Je me donne jusqu’après le sommet de l’OCI. Je vais examiner la question et je reviendrai vers vous, a encore dit Abdoulaye Wade au collectif réclamant la sauvegarde du Stade Assane Diouf. Nous sommes là avec un seul souci: le maintien de ce stade. Notre principal objectif, aujourd’hui, est que le stade soit sauvegardé pour le bien de tous les pratiquants du sport, a déclaré Sassy Ngom, président du collectif des habitants de Reubeuss.
La démolition du Stade Assane Diouf avait provoqué un tollé au Sénégal. Au premier rang dans la campagne contre sa démolition, figure le président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), Lamine Diack, 74 ans, natif de Reubeuss. On a des problèmes d’infrastructures sportives à Dakar. On pensait qu’on allait refaire ce stade, mais à la place, c’est la démolition pure et simple, avait-il notamment dénoncé la semaine dernière à Dakar, en parlant d’hérésie.
Le projet Kawsara est censé donner jour à des immeubles et plateaux commerciaux d’un coût de 200 millions d’euros avec des investissements chinois, selon ses promoteurs.