Pas de décision après la réunion à Matignon

Matignon a souligné mardi à l’issue d’une réunion interministérielle autour du Premier ministre que tout nouveau circuit de Formule 1 devrait strictement respecter l’environnement, alors que le projet de Flins-Les Mureaux (Yvelines) suscite le débat sur ce point. Tout projet de circuit devra en tout état de cause concilier respect de l’environnement, logique de développement et ambition sportive, écrivent les services de Matignon dans un communiqué. Le projet du Conseil général des Yvelines de construire un circuit sur le site de Flins répond aux exigences techniques des organisateurs du Championnat du monde, souligne le texte. Mais il convient que les porteurs de ce projet apportent des réponses précises aux problématiques techniques et environnementales que pose le choix de ce site dans le respect strict des procédures existantes, ajoute-t-il.

Trois sites sont candidats pour l’organisation du Grand Prix de France: Flins-Les Mureaux (Yvelines), Val-de-France (Sarcelles, Val d’oise) et Magny-Cours II (Nièvre), où s’est déroulée la course jusqu’en 2008. Val de France, très ambitieux, manque de financements, selon Bernard Laporte, ce que conteste le député-maire de Sarcelles, François Pupponi (PS), qui porte le projet. Le directeur du circuit Paul Ricard, situé au Castellet (Var), a annoncé vendredi qu’il étudiait la possibilité de se porter candidat pour organiser le Grand Prix de France.

L’hypothèse de Flins-Les Mureaux, au départ privilégiée par François Fillon et le secrétaire d’Etat aux Sports Bernard Laporte, se heurte notamment à l’opposition du ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, le site choisi se situant sur des captages d’eau qui alimentent quelque 500.000 foyers. Cette localisation le place en parfaite contradiction avec l’un des objectifs du Grenelle de l’environnement, qui prévoit la protection des captages d’eau par l’interdiction locale d’activités polluantes, soulignent les associations écologistes.

Par ailleurs, le collectif Flins sans F1 a demandé l’arrêt immédiat du projet après le départ de la présidence du Conseil général des Yvelines de Pierre Bédier (UMP), son principal promoteur, devenu inéligible après sa condamnation définitive dans une affaire de corruption. Le gouvernement souhaite que la France puisse dès que possible organiser à nouveau un grand prix de Formule 1. Il étudie avec les promoteurs potentiels de l’événement toutes les options envisageables, souligne encore Matignon.

Outre Bernard Laporte et Jean-Louis Borloo, participaient également à la réunion présidée par François Fillon, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie Chantal Jouanno, le ministre de la Relance Patrick Devedjian et le secrétaire d’Etat au développement de la région-capitale Christian Blanc.
Magny-Cours toujours là

Les cinq parlementaires de la Nièvre, tous PS, ont écrit mardi à Nicolas Sarkozy et François Fillon pour plaider la cause de Magny-Cours pour les futurs Grands Prix de France de Formule 1. Pour la première fois cette année, le Grand Prix de France ne se déroulera pas sur le territoire de notre pays, ni sur le circuit de Nevers-Magny-Cours, qui l’accueillait depuis 1991. Dans la période difficile que connaît la France et, en particulier sa filière automobile, c’est une mauvaise nouvelle, le risque paraît d’autant plus grand désormais que cette compétition prestigieuse reste durablement absente de notre sol, écrivent-ils dans une lettre adressée au président de la République et au Premier ministre et transmise à l’AFP.

Selon les députés Martine Carrillon-Couvreur, Gaëtan Gorce et Christian Paul et les sénateurs Didier Boulaud et René-Pierre Signé, la seule solution réaliste consiste à demander que soient examinés sérieusement et loyalement les atouts de la solution nivernaise, Magny-Cours 2.

Les griefs formulés par les instances internationales de la F1 sont de moins en moins valides et tout donne à penser que la relance du site nivernais coûterait trois à cinq fois moins cher au contribuable, qu’elle aurait un impact réel de développement, au carrefour de trois départements et de trois régions, ajoutent-ils.

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