Sports d’hiver : baisse de la fréquentation

Le manque de neige a pénalisé les stations de ski, dont plusieurs ont dû fermer prématurément. La saison 2010-2011 s’achève sur une fréquentation en légère baisse par rapport à l’an passé. Toutefois, le retour des étrangers et les dépenses des skieurs aisés sauvent la saison.

On est plutôt satisfait au vu des conditions, les canons à neige ont sauvé la saison qui aurait pu être catastrophique, souligne Jacques Guillot, membre de l’association nationale des maires des stations de montagne. Faute de neige, bon nombre de stations ont fermé plus tôt que prévu, tronquant une fin de saison déjà en demi-teinte. Cette pénurie de neige s’est parfois combinée à un calendrier scolaire défavorable (Noël et le Nouvel An tombaient un samedi, jour de transition dans les stations).

D’après l’observatoire national des stations de montagne, Ski France, les stations ont enregistré un taux d’occupation égal ou supérieur à 60% pour l’ensemble de la saison, et ce pour toutes les catégories de stations, à l’exception de celles des Pyrénées dont le taux avoisine les 57%.

Dans les Alpes du nord, où se concentrent 75% de l’activité touristique, la tendance de la fréquentation est à la baisse tandis que les Alpes du Sud affichent des taux stables. Dans le Jura la saison a été qualifiée de moyenne. Les canons à neige ont permis de sauver la saison. Dans les Pyrénées, la saison est jugée difficile, en particulier dans les stations de basse altitude. En Auvergne, la moitié des professionnels annoncent aussi une diminution de leur chiffre d’affaires. Seule exception notoire, les Alpes du Sud ont bénéficié d’un enneigement favorable, qui leur a permis de tirer leur épingle du jeu. Dans les Hautes-Alpes, le taux de remplissage des huit grandes stations est identique à celui de 2010.

Un tourisme à deux vitesses s’installe

Les professionnels estiment cependant avoir évité le pire. Les sociétés de remontées mécaniques ne devraient enregistrer qu’une baisse d’environ 3% de leur chiffre d’affaires, selon Didier Arino, le directeur de Protourisme. Le retour de la clientèle étrangère et la hausse des dépenses des catégories aisées ont permis de limiter la baisse. Les professionnels observent également l’installation d’un tourisme à deux vitesses. Avec, d’un côté, des stations à l’offre luxueuse qui progresse et, de l’autre, des produits de fonds de vallée ou de gamme moyenne impactés par la crise.

En début de saison, les professionnels du tourisme, encouragés par un enneigement précoce, s’attendaient pourtant à une progression de la fréquentation dans les stations. Mais l’augmentation des courts séjours, qui limitent les coûts, ainsi que des réservations de dernière minute, très liées à la météo, sont des signes que la crise économique n’est pas totalement oubliée.

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