San Francisco a fait une bonne affaire

La Coupe de l’America n’a pas encore répondu sur le plan sportif aux attentes de ses promoteurs, mais la plus prestigieuse course de voile au monde a tout de même de bonnes chances de rapporter de l’argent à San Francisco, la ville organisatrice.

Selon les autorités de San Francisco, cet été de la voile représentera un bonus de plusieurs millions de dollars pour l’économie locale. San Francisco va enregistrer des retombées économiques que d’autres villes adoreraient avoir, assure le directeur exécutif de la Cup, Stephen Barclay. La commission financière de la ville a reconnu que les recettes compenseront les sommes engagées, a-t-il poursuivi. Que cela dépasse ou non les sommes prévues par le Bay Area Council Economic Institute (BACEI/institut chargé des prévisions économiques pour San Francisco et sa périphérie), ce sera un bel apport d’argent pour la ville, quelle que soit la méthode de calcul. En avril, le BACEI avait revu à la baisse ses prévisions d’il y a trois ans, estimant que la Coupe de l’America et les éliminatoires des challengers (la Coupe Louis-Vuitton) rapporteraient 900 millions de dollars à la ville, attireraient quelque 2 millions de visiteurs et engendreraient 6.500 emplois. Nous n’avons pas d’autres chiffres depuis avril, indique Jane Sullivan, directrice de la communication de la 34e Coupe de l’America.

Les organisateurs précisent avoir passé plus de 1.000 contrats avec des entreprises locales, et que l’une des quatre équipes (Oracle Team USA, Emirates Team New Zealand, Luna Rossa et Artemis Challenge) a dépensé 1,5 million de dollars simplement en frais d’hôtel.

Sullivan a ajouté qu’à la fin juin, la Coupe de l’America avait déjà coûté 13,4 millions de dollars à la ville, dont 8,5 millions de dollars déjà remboursés par le comité d’organisation, qui lève des fonds pour couvrir l’ardoise municipale.

Le village de la Coupe de l’America, d’où l’on peut suivre les courses avec le Golden Gate Bridge et l’île d’Alcatraz en arrière-plan, a été parcouru par un demi-million de visiteurs, selon les organisateurs. Des travaux à l’étude depuis des années ont finalement été entrepris sur les quais. Un nouveau terminal pour bateaux de croisière, par exemple. Les organisateurs ont profité aussi de cette arène nautique pour construire un pavillon de 9.000 sièges destiné à accueillir des musiciens.

Les efforts des organisateurs ont toutefois souffert du petit nombre de challengers venus affronter Oracle Team USA. La décision du milliardaire américain Larry Ellison, patron d’Oracle, de faire courir la 34e Coupe de l’America sur des catamarans AC72 ultra-sophistiqués et hyper-rapides a entraîné une inflation spectaculaire du coût d’une campagne au moment où l’économie mondiale fléchissait, décourageant plusieurs challengers potentiels. Mais l’organisation d’un événement plus réduit que prévu a entraîné aussi une diminution des coûts, et San Francisco devrait dépenser moins que les 22 millions de dollars prévus en avril.

Quitter la version mobile