La vente du Canadien de Montréal à l’homme d’affaires américain George Gillett entre dans sa dernière ligne droite. Elle doit désormais être soumise au bureau des gouverneurs de la Ligue.
La compagnie Molson a annoncé la finalisation de son accord de vente du Canadien de Montréal avec George Gillett. C’est l’intervention de la caisse de dépôt et placement du Québec (chargée de gérer le fonds de retraite public de la province) qui a permis de débloquer la situation en acceptant de prêter 1 MdF (160 millions d’euros) à l’homme d’affaires américain. L’opération (de 1,86 MdF au total) suscite des remous au Québec, où le hockey est le sport roi. Plusieurs personnes s’interrogent notamment sur la légitimité pour un organisme public d’investir dans une franchise privée de sport professionnel, et sur la solvabilité de Gillett. L’entrepreneur (président de Booth Creek Management Corp, une holding de famille notamment propriétaire de stations de ski) a autrefois détenu une participation minoritaire dans l’équipe de football américain des Miami Dolphins avant de faire faillite en 1992.
Selon l’accord conclu, les Brasseries Molson reprendront le contrôle de l’équipe si Gillett ne peut respecter les différentes échéances. Molson recevra 1,42 MdF (216,5 millions d’euros) à la clôture de la transaction, et Gillett disposera de sept ans pour payer les 448,11 (68 millions d’euros) restants. Il obtiendra ainsi une participation 80,1 % dans le Canadien. Molson conservera une participation de 19,9 % dans le club. Le Centre Molson, qui accueille les rencontres du Canadien de Montréal ainsi que des concerts, reviendra en totalité à Gillett. Un coup de maître pour lui, puisque la seule construction de l’enceinte, il y a cinq ans, avait nécessité 2,1 MdF (325,23 millions d’euros) !