Ce que génère l’organisation du Grand Prix de France moto au Mans

Au Mans, il n’y a pas seulement les 24 Heures du Mans. Le circuit accueillait le week-end dernier le Grand Prix de France moto, le Monster Energy Grand Prix de France. Un événement qui rapporte.

Motul est partenaire officiel du Grand Prix de France moto depuis 19 ans. L’association avec Dunlop remonte pour sa part à 14 ans. Avec le circuit Bugatti du Mans également, les organisateurs de l’épreuve motocycliste font preuve de fidélité. Il s’est disputé à 25 reprises sur ce tracé, plus que sur aucun autre de l’hexagone. Revenu au Mans en 2000 après quatre éditions passées sur le circuit Paul Ricard dans le Var, le Grand Prix de France moto, remporté cette année par l’Espagnol Jorge Lorenzo en MotoGP (la catégorie reine), a fait évoluer son concept au fil des éditions pour devenir le rendez-vous moto de l’année, devant les 24 Heures du Mans motos.

Les spectateurs arrivent dès le jeudi

Quand j’ai débuté le Grand Prix au Mans, 80 % des spectateurs ne prenaient leur billet que pour le dimanche, se rappelle Claude Michy, organisateur de la manche française depuis 1994. Aujourd’hui, ils arrivent dès le jeudi et le vendredi. Le seul billet du dimanche ne représente désormais que 20 % des entrées. Pour accueillir plus de 150 000 spectateurs tout au long du week-end (183 161 spectateurs au cumul des trois jours lors de l’édition 2015) – de la 14e affluence des 16 épreuves du Championnat du monde en 1994, le rendez-vous du Mans est passé à la 5e affluence de la saison en 2014, sur 18 Grands Prix disputés, avec 178 000 spectateurs sur les 3 jours, après les Grands Prix de République Tchèque, d’Allemagne et d’Espagne avec Jerez et Valence -, dont 40 000 campeurs, l’organisation met sur pied une série d’animations en marge du Grand Prix : concerts, démonstrations, concours.

Le budget de cette manifestation est de 7,5 millions d’euros. Si les collectivités locales (région Pays-de-la-Loire, département de la Sarthe, et la Ville) sont sollicitées à hauteur globale de 4,5%, elles récupèrent grâce à l’impact de notoriété et la stimulation de l’économie largement le montant de cet investissement. C’est bien la preuve que notre collaboration est fructueuse pour tout le monde, constate Claude Michy, président également du Clermont Foot 63 en Ligue 2. Pierre Fillon, le président de l’Automobile Club de l’Ouest, à qui appartient le circuit, confirme : Entre nous et le promoteur organisateur, nous travaillons sur des bases très saines et l’événement génère non seulement des retombées économiques chiffrées à 10 millions d’euros (80 millions pour les 24 heures auto), mais le Grand Prix emploie aussi quelque 650 contrôleurs pendant plusieurs jours (2 000 pour l’auto).

2e épreuve de sports mécaniques après les 24 Heures du Mans Auto

Si je regarde le budget de l’événement et que je le transforme en emplois à 1500 euro mensuels, l’équivalence générée est de l’ordre de 400 emplois à l’année !, calcule Claude Michy qui a fait du Grand Prix de France moto la 1ère épreuve française de sports moto et la 2ème épreuve de sports mécaniques derrière les 24 Heures du Mans Auto en termes d’affluence et de médiatisation.

Le vélo moins propre que la moto ?

Claude Michy s’appuie sur un bilan carbone réalisé par la Fédération française de Motocyclisme (FFM) pour défendre les deux roues motorisés. La FFM s’est portée volontaire auprès du ministère des Sports et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), afin de réaliser un bilan carbone de ses activités, explique Claude Michy. Les résultats dévoilés sont surprenants. L’impact carbone des motos de compétition est insignifiant, il représente l’équivalent du kilométrage annuel de six semi-remorques de transport. Et de manière globale, le bilan total des émissions de la FFM est de 35 000 tonnes de CO2, soit 20 vols aller-retour Paris – New York, explique encore l’organisateur. Et savez-vous quelle est la manifestation qui pollue le plus en France ? C’est le Tour de France, avec sa caravane, ses hélicos, ses camions. Le vélo est beaucoup moins propre que la moto, assène-t-il. En France, le Tour de France serait donc l’événement le plus polluant (plus d’un million de litres de carburant rien que pour l’organisation) devant le tournoi de tennis de Roland-Garros, impacté par les déplacements en avion des joueurs. L’affirmation est à prendre avec précaution. Toutes choses égales par ailleurs, les chiffres énoncés remontent à une étude réalisée en 2010. La comparaison avec les 20 vols aller-retour Paris – New York est un raccourci. Les 35 000 tonnes de CO2 correspondent en réalité à 10 800 trajets individuels aller-retour entre Paris et New York, soit 20 aller-retour d’un avion gros porteur qui emporte environ 500 personnes.

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