Auparavant, porter des baskets en dehors des stades était un phénomène de mode popularisé par les plus jeunes. Aujourd’hui, les fabricants ont repris la mode à leurs comptes.
On pensait que le phénomène était éteint or il a repris de la vigueur. La chaussure de sport ou basket fait son retour. Pas sur les terrains de sport, trop facile, mais sur le bitume. Au dernier Salon de la mode internationale de la chaussure (Midec), la basket était sur toutes les lèvres. Et même sur tous les pieds. Au bureau, pour faire des courses, pour rien, on met ses baskets. 80 % des baskets vendues ne foulent jamais un terrain de sport ! Et des chaussures de sport, on en vend ! L’an passé, 75 millions de paires ont été vendues en France, le pays d’Europe qui en porte le plus avec la Grande-Bretagne.
Autrefois signe de reconnaissance des jeunes, la basket a colonisé toutes les strates de la population. On la retrouve même dans des endroits les plus inattendus. La mode s’est emparée du phénomène. Les grandes maisons de luxe, Dior, Hermès et Chanel, s’y sont mises. D’autres, comme Agnès B. ou Jean-Paul Gaultier, s’associent avec des marques sportives pour créer des modèles griffés. Le chic aujourd’hui, c’est le slip-on. C’est-à-dire le chausson, débarrassé des lacets ou la basket customisée, très en vogue aux Etats-Unis.
Pour les grandes marques, cette tendance est source d’importantes retombées économiques. Nike, Adidas, Reebok, New Balance, Puma ou Le Coq sportif se sont engouffrés dans la brèche. A 152 euros (en moyenne) la paire, le secteur mode ne doit pas être négligé. Les deux géants, Nike et Adidas, ont créé des divisions spécifiques. L’Américain réalise 20 % de ses ventes en France sur le segment mode tandis que la marque aux trois bandes a écoulé plus de 250.000 paires de Gazelle depuis la réédition du modèle en 1995. Derrière on n’est pas en reste. Le Coq Sportif, avec des baskets griffées Agnès B, a réalisé 3,05 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2001 sur ce marché (30 % de son activité en France).
Comme la mode est toujours au rétro, la tendance ne devrait pas s’inverser.