Guy Drut membre de l’Arjel

L’ex-ministre des Sports Guy Drut (UMP), qui avait été condamné dans une affaire corruption en 2005, sera membre de l’autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel) qui va être mise en place en application de la loi sur ces jeux promulguée jeudi.

Guy Drut, 59 ans, ex-champion olympique et ex-ministre des sports, sera l’un des sept membres de cette autorité chargée notamment de distribuer les licences aux opérateurs de jeux hippiques, sportifs ou de poker en ligne, selon cette source.

L’Arjel sera présidée par l’ancien directeur de cabinet de Jean-François Lamour au ministère des Sports et ancien directeur général de la Fédération française de tennis, Jean-François Vilotte, ajoute-t-on.

La première réunion de l’Arjel aurait lieu dès lundi, indique-t-on de source proche du dossier.

L’autorité est composée d’un collège de sept membres, dont trois (dont le président) nommés par décret, deux par le président de l’Assemblée nationale et deux par le président du Sénat. Leur mandat est de six ans.

Les licences qu’ils distribueront seront de cinq ans renouvelables.

M. Drut est l’un des membres français du Comité international olympique.

La loi relative à l’ouverture à la concurrence et à la régulation du secteur des jeux d’argent et de hasard en ligne (paris hippiques, paris sportifs et jeux de cercle comme le poker) a été promulguée par sa parution jeudi au Journal officiel (JO).

Cette publication a été accompagnée de celle de trois décrets d’application, l’un créant l’Arjel, le deuxième sur la délivrance des agréments aux opérateurs, le troisième sur les compétitions et types de résultats sportifs définis par l’Arjel.

Au parlement, le gouvernement avait poussé les feux des débats sur cette loi, afin qu’elle soit applicable à l’occasion de la Coupe du monde de football qui s’ouvre le 11 juin.

Jusqu’à présent, seuls la Française des Jeux et le PMU étaient autorisés à proposer aux joueurs des paris sportifs ou hippiques en ligne.

Ces deux acteurs du monopole et les groupes de casinos français (Barrière, Partouche, Tranchant, Joa) devraient être candidats à une ou plusieurs licences, de même que les grands opérateurs internationaux de jeux et de paris en ligne (Bwin, BetClic, Unibet…).

Guy Drut avait été condamné en octobre 2005 à 15 mois de prison avec sursis dans l’affaire des marchés publics de la région Ile-de-France, avant d’être aministié par Jacques Chirac en mai 2006.

Le président du Sénat Gérard Larcher (UMP) a nommé Jean-Luc Pain, du ministère de l’Intérieur, et Laurent Sorbier, de la cour des comptes, au sein de cettte même autorité de régulation.

M. Pain est contrôleur budgétaire au ministère de l’Intérieur.

M. Sorbier, conseiller référendaire à la cour des comptes, a été chargé de mission pour les nouvelles technologies auprès de François Fillon au ministère des télécommunications (1995-1997), puis au Commissariat Général du Plan (1997-1999) avant de diriger le fournisseur d’accès et portail Spray (1999-2000), puis AuctionRoom (2000- 2002). Il a été conseiller pour les technologies de l’information auprès du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin (2002-2005).

Betfair quitte la France

L’entreprise britannique Betfair, qui se définit comme le premier opérateur mondial de paris sportifs en ligne, a annoncé vendredi qu’il cessait son activité en France après la promulgation jeudi de la loi qu’elle estime restrictive. Dans un communiqué, Betfair précise quil cesse d’accepter des paris provenant de France, ce qui était de toute façon illégal, et indique réfléchir toujours à l’opportunité ou non de demander une licence pour exercer légalement son activité sous le nouveau régime juridique français. Tim Phillips, directeur des affaires publiques européennes de Betfair affirme que la législation française favorise les opérateurs historiques (PMU, Française des Jeux, ndlr) au détriment, finalement, des consommateurs français. Il affirme que les nouvelles règles n’ouvrent pas le marché de l’ancien monopole à une vraie concurrence.

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