Fierté de l’industrie italienne, le fabricant de cycles haut de gamme Pinarello passe sous pavillon français.
Pinarello ouvre grand son capital au fonds d’investissement L Catterton, créée par le rapprochement entre L Capital (LVMH) et l’américain Catterton en 2016. Le fonds reprendra 75 % du capital de la société laissant les 25 % restants à son actuel administrateur délégué et fils du fondateur, Fausto Pinarello. Nos concurrents directs taïwanais et américains sont trop grands pour nous, a expliqué celui-ci au quotidien la Repubblica. Aurions-nous pu développer notre distribution seuls ? Nous n’en aurions pas eu la force. Avec ce partenaire la musique va changer. LVMH n’a pas pour habitude d’investir dans les équipements sportifs, même haut de gamme. Bernard Arnault (LVMH) serait davantage intéressé par l’image que renvoie Pinarello : celle du voyage. L’entreprise italienne est également propriétaire de l’organisation de la cyclosportive GranFondo Pinarello. De quoi accroitre la présence de LVMH dans le secteur du tourisme de luxe.
Pinarello fabrique depuis 1952 des deux-roues dont certains dépassent les 10.000 euros. Malgré son positionnement haut de gamme, la marque est très recherchée. Trente mille vélos et châssis sortent chaque année de l’usine de Marca Trevigiana près de Trévise, qui emploie une cinquantaine de salariés. Le chiffre d’affaires, réalisé à 90 % à l’étranger, est passé de 38,8 millions d’euros en 2013, à 52 millions en 2016. 4 % des revenus sont investis en R&D. Des ressources qui permettent de se concentrer sur les innovations liées aux matériaux, dont l’usage du carbone, mais aussi sur les suspensions, l’aérodynamique, en partenariat notamment avec l’équipe cycliste britannique Team Sky et le constructeur automobile Jaguar.
L’argent frais servira à financer un nouveau plan stratégique en cours d’élaboration. Il reposera sur un élargissement de la gamme et l’ouverture de magasins dans les principales capitales mondiales.