Les Mondiaux se préparent maintenant

Alors que les projecteurs se braqueront sur eux l’été prochain avec les Mondiaux de Moscou, les athlètes sont déjà activement à pied d’oeuvre.

Premiers frimas sur l’Insep ! Le sprinteur Jimmy Vicaut s’est réfugié en salle, avec l’ensemble du groupe d’athlètes entraîné par Guy Ontanon. Mais il n’est pas pour autant à l’abri. Car il aligne les tours de piste bien plus qu’il ne le souhaiterait, avec pour consigne de courir une minute à rythme modéré, puis une autre à rythme soutenu. Ca lui fait mal, et ça se voit. Je n’aime pas ça, c’est une période où je fais profil bas, admet celui qui deviendra peut-être l’an prochain le troisième Français de l’histoire à descendre sous les 10 secondes au 100 m.

A quoi peut bien servir cet entraînement, si loin des plus grandes échéances de 2013 ? Les Mondiaux de Moscou ne se disputeront que dans 10 mois, du 10 au 18 août prochains. On construit des bases solides durant toute cette phase hivernale, explique Ontanon. On va surtout bâtir les fondations, mettre des gros murs, construire un belle toiture et après l’été, on fera le peaufinage en faisant tout ce qui est carrelage…

Des plots, des haies, des intervalles. Des barres, de la fonte, des abdos. Répétition est le maître-mot de l’hiver pour des athlètes qui, pour la plupart, ont simplement arrêté l’entraînement trois à quatre semaines entre les deux saisons. Après un début très généraliste, Ontanon détaille un travail de plus en plus spécifique, découpé en trois phases pendant la période hivernale. D’abord, on travaille sur des intensités très faibles avec pas mal de répétitions pendant 2/3 semaines. Il y a un peu de tout, des footings, on reconstruit un peu musculairement le gainage, on a aussi pas mal de travail de reprise sur de la technique de course mais sans pointes, explique le technicien. Derrière lui, les uns après les autres, ses athlètes effectuent d’ailleurs un travail de pied et, passant au-dessus de haies, décomposent leurs gestes comme dans un film au ralenti. La phase suivante consistera pendant quatre semaines à augmenter les intensités avec un travail plus orienté. Enfin, avec décembre viendra le retour des pointes. Ca va commencer avec une partie plus en explosivité et de vitesse car les compétitions vont arriver en janvier, tout en maintenant un peu de cardio.

Ce travail ne sera pas refait au printemps, lorsque les athlètes couperont une dizaine de jours avant la saison estivale. On repartira pour l’été sur des intensités plus faibles, proches de celles de la 2e phase. Mais on aura conservé l’énorme travail de volume. Courir en forêt par exemple, on ne le fait quasiment pas en été, où on est plus dans des phases d’entretien entre meetings.

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