Le canyoning ou canyonisme, dont ont été victimes deux touristes allemandes et leur guide il y a quelques jours dans les Alpes-de-Haute-Provence, est un sport pratiqué chaque année en France, de façon régulière ou occasionnelle, par des centaines de milliers de personnes. La réglementation et lencadrement de ce sport ludique sont drastiques, comme tient à le rappeler Pierre-Henri Paillasson, directeur technique national de la FFME.
Mais en quoi consiste exactement le canyoning ? Cette activité ludique en eaux vives, qui consiste à progresser dans le lit de cours deau dans leurs portions accidentées (gorges et ravins étroits), est apparentée à la spéléologie, à la randonnée pédestre, à lescalade et à lalpinisme, ainsi quaux sports deaux vives. La France offre plusieurs centaines de sites de canyoning, principalement dans le sud-est, mais aussi dans le sud-ouest et les Pyrénées. La discipline présente certains dangers : Selon Pierre-Henri Paillasson, Directeur technique national de la Fédération française de la montagne et de lescalade (FFME), «le plus gros danger, cest lorage et la montée soudaine des eaux.» Il sexplique : «Le canyon est comme le tuyau qui suit lentonnoir (Ndlr : le bassin versant du cours deau qui peut couvrir plusieurs hectares). La pression devient très puissante avec des vagues énormes. Si quelquun se trouve dans le canyon à ce moment, cest la catastrophe et 99% des accidents, comme celui du Baou, se produisent dans ces conditions.» Le guide qui a perdu la vie dans laccident était allemand, établi depuis plusieurs années en France, précise Pierre-Henri Paillasson. Il ne disposait pas dun diplôme ni dune formation française. Selon la réglementation française, seuls les guides de haute montagne, moniteurs descalade et de spéléologie, ayant suivi une formation adéquate et longue, sont habilités à encadrer contre rémunération les activités de canyoning. Il ny a pas de compétition compte tenu de la dangerosité de ce sport. Selon Pierre-Henri Paillasson, trois arrêtés préfectoraux avaient été successivement pris depuis le 25 mai, en fonction de la météo, concernant les activités en eaux vives dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le premier interdisait toute activité. Le second, le 6 juin, allégeait cette disposition mais nautorisait toujours pas le canyoning. Le troisième, le 10 juin (la veille de laccident), autorisait à nouveau le canyoning à lexception des canyons qui se jettent dans le Verdon. Le Baou, où a eu lieu laccident nen faisant pas partie, il était donc autorisé. «Mais au-delà des arrêtés préfectoraux, tous nos guides professionnels sont aptes à juger de la dangerosité des sites en fonction de la hauteur et du débit de leau», souligne Pierre-Henri Paillasson. «Mercredi, jour du drame, aucun de nos professionnels nest sorti dans les Alpes-de-Haute-Proven-ce…» conclut-il.